Tutorial de Low-tech Lab | Catégories : Habitat, Eau, Hygiène
Toilette sèche à usage domestique.
Toilette sèche à usage domestique.
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Ce tutoriel est réalisé sur le modèle de toilettes sèches conçues par Yves Desarzens, Maisons Nomades. Elles sont de la famille des toilettes à litière biomaitrisée TLB.
Retrouvez ici la vidéo tuto
C'est un modèle de toilettes sèches pensé pour une utilisation familiale/domestique, en milieu urbain ou rural, à la condition d'avoir accès à une zone dédiée au compostage.
Dans le cas du milieu urbain, selon l'échelle et le contexte du logement collectif, des problématiques peuvent tout de même naître comme l'accès à une zone de compostage et le transport des TLB jusqu'à ce compost.
La consommation d'eau et les toilettes classiques dans l'habitat
Les toilettes à chasse d'eau classique représentent 20% de la consommation en eau potable d'un foyer, soit environ 150€/an pour une famille de 4 personnes. C'est le deuxième poste de consommation, juste après la douche (40%). L'eau utilisée pour la chasse d'eau est de l'eau potable (sauf rare cas utilisant l'eau de pluie), dès qu'elle entre en contact avec les excréments, elle devient "eau noire", contaminée et inutilisable pour d'autres applications.
Les excréments déchets ou ressources ?
En moyenne, un humain produit un volume de 50L d'excréments solides et 500L d'urine par an. En France, chaque jour une personne transforme 30L d'eau potable en eaux noires.
On retrouve dans les excréments solides, des minéraux dont l'azote (0,5kg/hab/an), le phosphore (0,18kg/hab/an) et du potassium (0,33kg/hab/an), des pathogènes comme des bactéries, des virus et des parasites et des produits tel que des antibiotiques selon la santé de l'utilisateur.
On retrouve dans l'urine, des minéraux dont l'azote (4kg/hab/an), le phosphore (0,33kg/hab/an) et le potassium (0,8kg/hab/an) et que très rarement des pathogènes.
Ces matières, habituellement considérées comme des déchets sont écoulées via les canalisations dans de l'eau dite "noire". S'ensuit un long processus d'épuration dans les stations du même nom, que l'on retrouve en périphérie des villes, produisant au passage, les fameuses boues d'épuration, dont la revalorisation est complexe.
Dans le cas où l'on considère le processus de manière cyclique comme pour le fumier provenant des déjections d'animaux, il est possible de voir les excréments humains comme une ressource: En respectant de bonnes conditions d'hygiène, ils peuvent être facilement compostés et transformés en un humus sans pathogène, qui n'a plus rien à voir avec les excréments. Pour les antibiotiques (en dehors d'utilisations importantes), les études montrent qu'il n'y a pas d'actions sur le compost de manière durable. Il est important de noter que le fumier animal déjà utilisé, contient à la base les mêmes types de contaminants dont les antibiotiques.
Il est important de ne pas séparer l'urine du solide et de la matière carbonée : la cellulose présente dans la matière carbonée empêche la transformation de l'urée, riche en azote, en ions ammonium (source de mauvaise odeur dans les urinoirs par exemple). Cet effet a une autre conséquence positive très importante : si l'urine était restituée à la nature sans adjonction de cellulose, les ions ammonium se transformeraient en ions nitrites et causeraient une dégradation plus rapide de l'humus, tout l'inverse de l'effet escompté. Cette problématique est rencontrée dans certains contextes où la récupération d'urine à grande échelle a été pensée pour la création d'engrais.
Les excréments une ressource grâce aux toilettes sèches
Il existe de nombreux systèmes de toilettes sèches. Ici, le modèle proposé est dit à litière biomaitrisée TLB. C'est le plus simple des modèles, qui ne nécessite aucune ventilation. Ce modèle est constitué d'un seau en inox qui reçoit les déjections (urine et excrément), le papier toilette ainsi que de la matière végétale carbonée. Que ce soit dans la pièce où sont installées les toilettes, que dans la zone de compostage, très peu d'odeurs sont émises. (En fait pas plus que dans des toilettes à eau.)
1) Un apport de matière végétale sèche riche en carbone (paille, feuille morte, sciure) 30 fois plus important que l'apport en excréments, riche en azote.
2) Une bonne aération du compost afin que les organismes "aérobies", qui ont besoin d'oxygène, puissent réaliser correctement le travail de décomposition. Les broyats participent à créer un compost bien aéré.
Quel confort d'utilisation pour les toilettes sèches?
+ : Les TLB ne dégagent pas d'odeurs et ne créer pas de bruits indésirables contrairement aux toilettes classiques.
- : Les TLB nécessitent de vider le seau régulièrement sur le compost (2 fois/semaine pour une famille de 4).
En résumé
L'utilisation de TLB permet la réduction de 20% de la consommation en eau de son foyer, donc de sa facture ainsi que la création d'un humus utilisable pour le jardin pour un confort d'utilisation égal voir supérieur aux toilettes classiques.
Retrouvez dans ce rapport une analyse à l'usage de ces toilettes sèches, ainsi que des 11 autres low-techs expérimentées lors du projet En Quête d'un Habitat Durable
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Remarques:
1) Toutes les mesures de ce tutoriel ne valent que pour la référence du seau inox ci-dessous et du bois d'épaisseur 30mm. Il sera simple d'adapter les mesures en fonction du matériel à disposition de chacun.
2) Il est déconseillé d'utiliser d'autres matériaux que l'inox pour le seau. Les autres matériaux tels que galva ou plastique réagissent mal à l'urine dans le temps. Il faut par ailleurs s'assurer que le seau puisse supporter l'assise de toutes personnes, ce à quoi répond totalement le seau proposé (inox épaisseur 18/10ème)
Remarques:
1) Cette cale permet l’appui de la toilette sèche au mur de la pièce où elle sera installée.
2) Elle permet également d'avoir la largeur nécessaire afin de pouvoir relever les différents abattants.
Remarque: Ce pilier sert à reprendre l'effort lorsqu'un usager s'assied.
Remarque: Cette cale sert à centrer le seau vis à vis des abattants.
Remarque: Cette cale sert à transmettre la masse de l'usager au pilier.
Remarque: Percer un trou de diamètre suffisant pour insérer la lame de la scie sauteuse pour l'intérieur de la couronne.
Remarque: Ce plat sert par la suite à la fixation de la charnière.
Remarque: Cette pièce permet l'appui de l'abattant sur le seau inox en prenant en compte l'épaisseur de l'anse du seau.
Remarque: Cette bavette protège des projections d'urines.
Remarque: Selon le matériau du mur, il peut être nécessaire de réaliser un pré-perçage et d'installer une cheville pour accueillir la vis.
Remarque: en cas de cours d'eau à proximité, il est recommandé d'établir la zone de compost au moins à 60m du cours d'eau, si possible en aval, afin d'éviter toute contamination lors de la phase de compostage.
Remarques:
1) Il est important de respecter les règles d'hygiènes basiques lors du vidage.
2) Il est possible de prévoir une zone de nettoyage à proximité de la zone de compostage avec le matériel nécessaire (robinet, gants, brosse dédiée, savon, desinfectant)
Remarque: Les clés d'un bon compost sont le rapport de 30 entre l'apport de la matière carbonée (broyats, feuilles, etc) et la matière azotée (excréments) ainsi qu'une bonne aération du compost. Celle-ci est permise par les trous entre les lattes du composteur et l’espace créé par la matière carbonée.
Le site eautarcie détaille le compostage de déjection humaine.
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