Tutorial de Thomas Wolff | Catégories : Habitat, Eau
L'eau de pluie peut être récupérée et valorisée pour de nombreux projets et usages. Ce tutoriel vous permettra d'avoir une idée précise des volumes d'eau qu'il est possible de récupérer grâce à une toiture (exemple : toit de maison, garage, cabanon, etc.) dans des contextes de changements climatiques, en vue de dimensionner votre système de récupération d'eau.
L'eau de pluie peut être récupérée et valorisée pour de nombreux projets et usages. Ce tutoriel vous permettra d'avoir une idée précise des volumes d'eau qu'il est possible de récupérer grâce à une toiture (exemple : toit de maison, garage, cabanon, etc.) dans des contextes de changements climatiques, en vue de dimensionner votre système de récupération d'eau.
eau, climat, eau de pluie, récupération, pluie, toit
Ce tutoriel s'inscrit dans une série de tutoriels destinés à la valorisation des eaux de pluie.
Ce tutoriel permet :
- de se faire une idée des volumes d'eau qu'il est potentiellement possible de récupérer grâce à une toiture
- d'approfondir la manière dont les précipitations et températures vont évoluer (changements climatiques), sur votre secteur, au cours des prochaines décennies.
- de se poser des questions pour réfléchir aux systèmes de stockage des eaux de pluie. En sachant qu'il y a des moyens encore plus simples que des citernes pour stocker l'eau de pluie.
Un ordinateur avec une connexion internet.
https://geoportail.gouv.fr (site gratuit - visualisation des données géographiques)
https://fr.climate-data.org (site gratuit - visualisation des données pluviométrie)
https://drias-climat.fr (site gratuit - visualisation des projections climatiques GIEC-MétéoFrance)
Pour connaître les volumes d'eau mois par mois qu'une toiture peut potentiellement permettre de récupérer, il va nous falloir deux informations :
- la superficie de votre toiture
- les données relatives aux précipitations spécifiques à votre commune
Le volume d'eau de pluie potentiellement récupérable, sur un mois, est théoriquement obtenu en multipliant la pluviométrie du mois en question et la surface de votre toiture.
Imaginons que nous sommes en mai et qu'il pleuve 50mm de pluie sur une toiture de 100m².
Théoriquement, cela devrait permettre de récupérer 5m3 d'eau (0,05m pluie x100 m² toiture).
Sauf qu'en réalité de nombreux facteurs entrent en compte et peuvent être pris en compte comme :
Pour réaliser cette étape, vous avez deux options :
- Facile - comprendre les évolutions à venir sur les précipitations et partir de ce raisonnement pour la récupération d'eau chez soi
- Difficulté moyenne - utiliser le site https://drias-climat.fr qui permet de visualiser les données climatiques
Option 1 : Comprendre les évolutions à venir sur les précipitations et partir de ce raisonnement pour la récupération d'eau chez soi
Quelques"pépites" pour comprendre les changements climatiques
Pour cette étape, nous allons raisonner en périodes comme par exemple : la période 2015-2025, la période 2030-2040, ou encore la période 2050-2060.
Voici plusieurs "pépites" :
Comprendre l'évolution des précipitations
Option 2 : Utiliser le site https://drias-climat.fr qui permet de visualiser les données climatiques produites par le GIEC / MétéoFrance / CERFACS / etc.
Nous cherchons à nous faire une idée de l'évolution du nombre de mm de pluie qui va tomber en fonction de chaque saison.
Les données climatiques nous renseignent sur les tendances.
Réalisez la démarche vous-même à partir de http://drias-climat.fr/decouverte . Les paramétrages utilisés pour l'exemple sont présentés dans l'image 2 ci-contre).
Pour lire les cartes.
Analyse saisonnière :
L'exemple pris concerne une zone du Jura. Sur le Jura, grâce à cette visualisation, il est possible de voir apparaître les tendances. Dans mon cas cela donne :
Aussi, couplé aux éléments vus dans la rubrique "Comprendre les évolutions à venir sur les précipitations et partir de ce raisonnement pour la récupération d'eau chez soi", les tendances sont les suivantes :
- des printemps plus chauds où les températures peuvent faire apparaitre des précipitations intenses et plus fortes. Il se peut que ses précipitations soient parfois rapprochées de la période hivernale et qu'elles soient suivies par des périodes sans pluie.
- des étés plus chauds et secs avec des épisodes pluvieux plus intenses. C'est particulièrement à cette période que nous utilisons le plus d'eau de pluie que nous récupérons.
- des automnes plus chauds avec des épisodes pluvieux plus intenses.
- des hivers plus chauds et peut être même plus humides.
Éléments potentiellement intéressants visualisables avec Drias-Climat sur cette thématique :
- moyenne du cumul des précipitations (mm), par saison
- moyenne du nombre de jours de fortes précipitations (plus de 2cm de précipitations / jour)
- moyenne du nombre de jours sans pluie (moins de 1mm)
Rappel :
- Les données que vous visualisez sont des estimations de moyennes. Autrement dit : autour de ces moyennes il y aura des années plus humides, et des années plus sèches.
- Les estimations climatiques donnent une idée de tendances, et non de données précises.
Estimer une marge de sécurité "confortable" pour anticiper les aléas climatiques et répondre aux besoins
Imaginons deux projets différents :
- projet 1 : une exploitation sur petite surface avec un besoin de 5m3 par mois dès la fin du printemps, sans possibilité d'accès à des réserves d'eaux souterraines. Ce projet dispose d'une toiture de 30m².
- projet 2 : une maison qui utilise entre 0,3 et 0,9 m3 en période automnale-hivernale-printanière pour des utilisations des eaux à l'intérieur de la maison (toilettes, machine à laver après filtres, etc.) et entre 1,5 et 2,5 m3 en période estivale pour arroser. Ce projet dispose d'une toiture de 150m².
Projet 1 :
Dans le cas projet 1 concernant une exploitation sur petite surface, imaginons des précipitations abondantes en automne-hiver, plus faibles au printemps, et encore plus faibles en été.
Une marge de sécurité confortable pourrait par exemple être de disposer, en début de la période estivale et dans l'optique d'une potentielle sécheresse comme celle de l'année 2022, 4 mois de stockage.
Qui pense stockage d'eau pense souvent citernes.
Mais ce stockage de l'eau peut se faire de nombreuses manières dont certaines semblent parfois contre-intuitives comme par exemple :
- les bassins de rétention ou de stockage sur des terrains légèrement en pente qui, couplés à certains végétaux, vont progressivement irriguer la terre en contrebas.
- l'incorporation de matière carbonée à la terre, de manière à encourager des sols capables de retenir l'eau grâce à leur structure.
- l'incorporation de charbon aux racines des arbres (pas celui du barbecue) pour stocker l'eau
- etc.
Penser stockage nous invite également à penser réduction de nos besoins. Pour réduire les besoins de stockage dans un tel projet, il est par exemple possible :
- de pailler, un fondamental pour éviter que l'eau ne s'évapore
- de sélectionner des variétés végétales plus habituées au stress hydrique
- de planter certains arbustes ou arbres à proximité, pour "remonter" l'eau
Projet 2 :
Dans le cas du projet 2 concernant une maison, imaginons un climat avec une pluviométrie plus marquée dès la fin de l'été et très marquée en automne, et moindre en hiver-printemps. Durant l'été, des épisodes orageux conséquents peuvent survenir.
La maison utilise utilise entre 0,3 et 0,9 m3 en période automnale-hivernale-printanière pour des utilisations des eaux à l'intérieur de la maison (toilettes, machine à laver après filtres, etc.) et entre 1,5 et 2,5 m3 en période estivale (jusqu'à mi-fin août) pour arroser. Ce projet dispose d'une toiture de 150m².
La question du stockage de l'eau dans une citerne se pose le plus souvent :
- après avoir estimé s'il ne serait pas possible de stocker l'eau autrement que dans des citernes. Si quelques m3 d'eau sont les bienvenus en période estivale pour l'arrosage, et dans l'optique d'un climat avec des potentiels orages intenses, il peut être intéressant de réfléchir à augmenter les capacités naturelles de stockage de l'eau de pluie dans le sol.
- et après d'avoir réfléchi à la potentielle réduction des besoins en eau
Dans le cadre de ce projet, dans l'hypothèse où les propriétaires de la maison ne souhaiteraient pas réduire les usages et souhaiteraient avoir une réserve confortable de 4 mois de réserve au début du printemps, ils pourraient être intéressés d'envisager une cuve de 8m3. Ce faisant, ils partiraient sur l'idée de 4 mois avec une totale absence de précipitations. En fonction du territoire, cela peut être plus ou moins judicieux mais c'est un choix. A savoir qu'une toiture de 150m² peut, s'il pleut 40mm sur quelques jours et même s'il y a 70% de pertes (collecteur des eaux avec mauvais rendement, trop faible tuyau du collecteur, etc.), remplir à nouveau 2m3.
Citernes, oui mais ...
Nous l'avons vu plus haut, il existe une myriade de solutions ingénieuses pour stocker l'eau autrement que dans les citernes, ou encore réduire nos besoins.
> Mettre quelques exemples & références tutos
Des remerciements particuliers :
- pour leurs retours d'expériences et réflexions sur le groupe Low Tech Lab : Jean-Gerard, Didvero Garwo, Laurent Levier, Raphael Pino
- pour l'illustration sur la récupération : Chamboune Chrane
- pour la photo des toits : Eyram Ds
- pour la mise à disposition publique des données : les équipes des projets Climsec et Drias Climat
fr none 0 Draft
Vous avez entré un nom de page invalide, avec un ou plusieurs caractères suivants :
< > @ ~ : * € £ ` + = / \ | [ ] { } ; ? #