Phytoépuration eaux usées : Différence entre versions

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== Les types de pollutions et l’assainissement ==
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Les pollutions de l’eau sont rassemblées dans quatre familles :
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* la pollution organique (carbonée, azotée, phosphorée) est principalement issue des substances d’origine biologique (excréments, urines, fumiers, lisiers …). Ces particules sont oxydables, c’est-à-dire qu’en présence d’oxygène des bactéries sont capables de les dégrader et de les transformer en minéraux.
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* la pollution microbiologique est liée à la précédente. En étant chargée d’excréments, les eaux usées sont riches en micro-organismes pathogènes : virus, bactéries … qui sont nuisibles pour la santé et l’environnement. Une forte concurrence bactérienne permet d’empêcher le développement et la prolifération de ces parasites.
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* la pollution chimique regroupe l’ensemble des grands polluants issus de l’activité humaine tels que les médicaments, les pesticides, les hydrocarbures, les métaux et métaux lourds… Ces produits chimiques sont dangereux pour l’environnement qu’ils polluent durablement de par leur haute toxicité et leur faible biodégradabilité. Les systèmes actuels d’assainissement (collectif ou non) sont très peu efficaces face cette pollution complexe et variée. Les polluants se retrouvent donc dans le milieu naturel et sont bio-accumulés. Ils remontent ainsi la chaine alimentaire et augmentent leur concentration à chaque nouvel échelon.   
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* Les matières en suspension (MES) sont des particules solides insolubles. A long terme elles provoquent le colmatage des systèmes de filtration.
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== La phytoépuration – les filtres plantés ==
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Comme tous les autres systèmes d’assainissement (station d’épuration, fosse septique, fosses toutes eaux, microstation…) la phytoépuration est basée sur le principe de séparation des matières solides et liquides ainsi que la dégradation des particules par les bactéries. La phytoépuration (ou les filtres plantés) repose sur trois acteurs :
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- les bactéries, elles dégradent les particules organiques pour les rendre assimilables par le milieu naturel,
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- le substrat, constitué de graviers ou granulats, il constitue l’habitat des bactéries qui viennent se fixer à la surface de chaque élément. Il joue également un rôle important pour l’enracinement des plantes. Avec une granulométrie allant du plus fin au plus grossier, le substrat est également un filtre permettant de laisser passer l’eau tout en bloquant les plus gros éléments.
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- les plantes, avec le développement de leurs racines et le mouvement de leurs parties aériennes elles décolmatent le filtre qui, contrairement à toutes les autres solutions, s’auto-entretient. De plus elles stimulent l’activité bactérienne autour de leurs racines : la rhizosphère. Elles jouent un rôle mineur dans la décontamination de l’eau en absorbant une petite proportion des minéraux.
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== Intérêts et inconvénients de la phytoépuration ==
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La phytoépuration est une solution performante pour la qualité de l’assainissement des eaux usées. Contrairement aux autres systèmes un filtre planté ne consomme pas d’énergie électrique (brassage, bullage, pompe…) et ne demande pas d’entretien complexe tel que la vidange des boues et son acheminement vers un lieu de traitement. En étant énergétiquement/logistiquement autonome la phytoépuration est la solution d’assainissement la plus écologique.
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La phytoépuration est une solution extensive, qui prend de la place, environ 3m²/équivalent habitant (EH). Les filtres sont dimensionnés en fonction de la capacité d’accueil de l’habitat et non pas le nombre d’habitants., avec une pièce principale = 1 EH. Par exemple une maison avec 3 chambres, 1 cuisine-salle à manger et 1 séjour a donc 5 pièces principales, l’assainissement doit donc avoir une capacité d’au moins 5 équivalents habitants. L’assainissement individuel étant contrôlé sur les moyens et non les résultats, il faudra au minimum 15m² de filtres plantés.
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Les filtres ainsi installés, via la diversité des plantes filtrantes, ont un rôle esthétique dans les jardins. De plus, ils recréent des zones humides, élément nécessaire au développement de la vie. De nombreux auxiliaires (insectes, oiseaux, batraciens …) font leur retour, c’est un bon pas vers la biodiversité. La phytoépuration étant différente du lagunage il n’y a pas d’eau en surface des filtres mais des graviers, il n’y a donc pas de risque de prolifération de moustiques.
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Il reste cependant que l’installation de filtres plantés est un investissement supérieur à celui d’une solution conventionnelle (Pour 5 EH : environ 10 000 € pour les filtres plantés contre 7 000 € pour une fosse toutes-eaux). Le système est rentabilisé en une quinzaine d’années car il ne demande ni entretien par une main d’œuvre qualifiée ni énergie.
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Si votre habitat est en assainissement collectif (tout à l’égout) vous ne pouvez pas passer en assainissement autonome. Mais ne perdez pas espoir, la phytoépuration serait la solution d’assainissement privilégiée des villes de moins de 1 000 habitants, vos eaux usées sont peut-être déjà aux pieds des plantes !
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== Autoconstruction et agréments ==
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Pour limiter la pollution du milieu naturel, les système d’assainissement sont soumis à contrôle. Une obligation de résultats est demandée à l’assainissement collectif (>20 EH). L’assainissement individuel doit répondre à une obligation de moyens.
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La phytoépuration individuelle doit donc être agréée pour être mise en place, c’est-à-dire que si l’on souhaite passer en filtres plantés chez soi il faut commander une étude et l’installation à une entreprise dont le système est protégé est a reçu un agrément de la part du Ministère de la Transition Ecologique. (voir système agréés)
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En France, le '''service public d'assainissement non collectif''' ('''SPANC''') est chargé du contrôle de tous les systèmes d'assainissement des eaux usées domestiques des habitations [https://fr.wikipedia.org/wiki/Assainissement_non_collectif non raccordées au réseau d'assainissement collectif].
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Il n’empêche que l’autoconstruction est possible en faisant appel à un accompagnateur agréé qui fera l’étude des sols, le dimensionnement, fournira les matériaux et les bons conseils nécessaire à une réalisation durable et performante. L’autoconstruction permet une économie d’environ 30% sur le système global et d’aller plus loin dans la maitrise et la connaissance de son habitat.
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Le système présenté a été réalisé avec Kevin Quentric, accompagnateur à l’autoconstruction affilié au réseau Aquatiris. Ce tutoriel retrace les grandes étapes d’une installation, il permet d’évaluer la capacité d’autoconstruction et l’intérêt de filtres plantés. Pour passer à l’acte dans le respect de la loi Française il faudra se rapprocher d’une entreprise dons les solutions sont agréées.
 
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Version du 27 juillet 2018 à 15:48

Tutorial de avatarLow-tech Lab | Catégories : Habitat, Eau

Assainissement écologique des eaux usées

Licence : Attribution (CC BY)

Introduction

L’assainissement a pour objectif de transformer les eaux polluées par l’activité humaine (domestique, agricole, industrielle) en eau assimilable par le milieu naturel. Il existe de nombreuses solutions d’assainissement à l’échelle collective comme des solutions individuelles dites autonomes. Toutes reposent sur l’activité bactériologique pour dépolluer l’eau souillée. De même, chaque système, en sortie, renvoie l’eau dans le milieu naturel par infiltration ou champ d’épandage. En sortie d’assainissement l’eau n’est pas potable. Elle est très riche en minéraux assimilables par le sol et les plantes, comparable à un engrais. Le renvoie dans le milieu aquatique est interdit sauf en cas d’impossibilité d’épandage ou d’infiltration. Le milieu aquatique est plus sensible que le sol, l’apport d’eau chargée en nutriments comporte un fort risque de perturbation du milieu naturel allant jusqu’à son asphyxie ou eutrophisation

Les types de pollutions et l’assainissement

Les pollutions de l’eau sont rassemblées dans quatre familles :

  • la pollution organique (carbonée, azotée, phosphorée) est principalement issue des substances d’origine biologique (excréments, urines, fumiers, lisiers …). Ces particules sont oxydables, c’est-à-dire qu’en présence d’oxygène des bactéries sont capables de les dégrader et de les transformer en minéraux.
  • la pollution microbiologique est liée à la précédente. En étant chargée d’excréments, les eaux usées sont riches en micro-organismes pathogènes : virus, bactéries … qui sont nuisibles pour la santé et l’environnement. Une forte concurrence bactérienne permet d’empêcher le développement et la prolifération de ces parasites.
  • la pollution chimique regroupe l’ensemble des grands polluants issus de l’activité humaine tels que les médicaments, les pesticides, les hydrocarbures, les métaux et métaux lourds… Ces produits chimiques sont dangereux pour l’environnement qu’ils polluent durablement de par leur haute toxicité et leur faible biodégradabilité. Les systèmes actuels d’assainissement (collectif ou non) sont très peu efficaces face cette pollution complexe et variée. Les polluants se retrouvent donc dans le milieu naturel et sont bio-accumulés. Ils remontent ainsi la chaine alimentaire et augmentent leur concentration à chaque nouvel échelon.   
  • Les matières en suspension (MES) sont des particules solides insolubles. A long terme elles provoquent le colmatage des systèmes de filtration.

La phytoépuration – les filtres plantés

Comme tous les autres systèmes d’assainissement (station d’épuration, fosse septique, fosses toutes eaux, microstation…) la phytoépuration est basée sur le principe de séparation des matières solides et liquides ainsi que la dégradation des particules par les bactéries. La phytoépuration (ou les filtres plantés) repose sur trois acteurs :

- les bactéries, elles dégradent les particules organiques pour les rendre assimilables par le milieu naturel,

- le substrat, constitué de graviers ou granulats, il constitue l’habitat des bactéries qui viennent se fixer à la surface de chaque élément. Il joue également un rôle important pour l’enracinement des plantes. Avec une granulométrie allant du plus fin au plus grossier, le substrat est également un filtre permettant de laisser passer l’eau tout en bloquant les plus gros éléments.

- les plantes, avec le développement de leurs racines et le mouvement de leurs parties aériennes elles décolmatent le filtre qui, contrairement à toutes les autres solutions, s’auto-entretient. De plus elles stimulent l’activité bactérienne autour de leurs racines : la rhizosphère. Elles jouent un rôle mineur dans la décontamination de l’eau en absorbant une petite proportion des minéraux.

Intérêts et inconvénients de la phytoépuration

La phytoépuration est une solution performante pour la qualité de l’assainissement des eaux usées. Contrairement aux autres systèmes un filtre planté ne consomme pas d’énergie électrique (brassage, bullage, pompe…) et ne demande pas d’entretien complexe tel que la vidange des boues et son acheminement vers un lieu de traitement. En étant énergétiquement/logistiquement autonome la phytoépuration est la solution d’assainissement la plus écologique.

La phytoépuration est une solution extensive, qui prend de la place, environ 3m²/équivalent habitant (EH). Les filtres sont dimensionnés en fonction de la capacité d’accueil de l’habitat et non pas le nombre d’habitants., avec une pièce principale = 1 EH. Par exemple une maison avec 3 chambres, 1 cuisine-salle à manger et 1 séjour a donc 5 pièces principales, l’assainissement doit donc avoir une capacité d’au moins 5 équivalents habitants. L’assainissement individuel étant contrôlé sur les moyens et non les résultats, il faudra au minimum 15m² de filtres plantés.

Les filtres ainsi installés, via la diversité des plantes filtrantes, ont un rôle esthétique dans les jardins. De plus, ils recréent des zones humides, élément nécessaire au développement de la vie. De nombreux auxiliaires (insectes, oiseaux, batraciens …) font leur retour, c’est un bon pas vers la biodiversité. La phytoépuration étant différente du lagunage il n’y a pas d’eau en surface des filtres mais des graviers, il n’y a donc pas de risque de prolifération de moustiques.

Il reste cependant que l’installation de filtres plantés est un investissement supérieur à celui d’une solution conventionnelle (Pour 5 EH : environ 10 000 € pour les filtres plantés contre 7 000 € pour une fosse toutes-eaux). Le système est rentabilisé en une quinzaine d’années car il ne demande ni entretien par une main d’œuvre qualifiée ni énergie.

Si votre habitat est en assainissement collectif (tout à l’égout) vous ne pouvez pas passer en assainissement autonome. Mais ne perdez pas espoir, la phytoépuration serait la solution d’assainissement privilégiée des villes de moins de 1 000 habitants, vos eaux usées sont peut-être déjà aux pieds des plantes !

Autoconstruction et agréments

Pour limiter la pollution du milieu naturel, les système d’assainissement sont soumis à contrôle. Une obligation de résultats est demandée à l’assainissement collectif (>20 EH). L’assainissement individuel doit répondre à une obligation de moyens.

La phytoépuration individuelle doit donc être agréée pour être mise en place, c’est-à-dire que si l’on souhaite passer en filtres plantés chez soi il faut commander une étude et l’installation à une entreprise dont le système est protégé est a reçu un agrément de la part du Ministère de la Transition Ecologique. (voir système agréés)

En France, le service public d'assainissement non collectif (SPANC) est chargé du contrôle de tous les systèmes d'assainissement des eaux usées domestiques des habitations non raccordées au réseau d'assainissement collectif.

Il n’empêche que l’autoconstruction est possible en faisant appel à un accompagnateur agréé qui fera l’étude des sols, le dimensionnement, fournira les matériaux et les bons conseils nécessaire à une réalisation durable et performante. L’autoconstruction permet une économie d’environ 30% sur le système global et d’aller plus loin dans la maitrise et la connaissance de son habitat.

Le système présenté a été réalisé avec Kevin Quentric, accompagnateur à l’autoconstruction affilié au réseau Aquatiris. Ce tutoriel retrace les grandes étapes d’une installation, il permet d’évaluer la capacité d’autoconstruction et l’intérêt de filtres plantés. Pour passer à l’acte dans le respect de la loi Française il faudra se rapprocher d’une entreprise dons les solutions sont agréées.

Matériaux

  • Gravier (granulométrie 10/20 mm)
  • Gravillons (granulométrie 4/8 mm)
  • Sable siliceux lavé (granulométrie 0/2 mm)
  • Géotextile
  • Bâche EPDM
  • Tuyaux PVC
  • 2 raccords T PVC
  • Drains
  • Colle PVColle VC
  • Regards
  • Deux vannes
  • Deux passe-parois

Outils

  • Quelques pelles et de bons amis ou une pelleteuse
  • Pelle
  • Pioche
  • Râteau
  • Niveau
  • Scie
  • Cutter
  • Perceuse-visseuse

Étape 1 -

Notes et références

https://fr.wikipedia.org/wiki/Eutrophisation

Commentaires

Draft