Biodigesteur : Différence entre versions

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{{Tuto Details
 
{{Tuto Details
|Type=En test
+
|Main_Picture=Biodigesteur_mati_re_premi_re.png
|Area=Énergie
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|Licences=Attribution (CC BY)
|Description=Comment traiter ses déchets organiques et produire de l'énergie ?
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|Description=<translate><!--T:1--> Comment traiter ses déchets organiques et produire de l'énergie ?</translate>
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|Tags=Biodigesteur, Biogaz, Déchets organiques
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{{Introduction
 
{{Introduction
|Introduction=La méthanisation présente de nombreux avantages, aussi bien économiques qu'écologiques.
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|Introduction=<translate><!--T:2-->
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'''Ce tutoriel est le fruit du travail d'Hélie Marchand à Madagascar. Toutes les informations sur le projet JIRO Madagascar sont disponibles dans les liens en fin de tuto !'''
  
Elle réduit les volumes de déchets organiques : une méthanisation correctement effectuée est une épuration en elle-même, elle permet de considérablement diminuer la charge polluante des effluents.
 
  
Elle réduit les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre : la fermentation des matières organiques à ciel ouvert (dans les décharges) représente un danger majeur pour l'environnement, puisque des volumes importants de méthane sont relachés dans l'atmosphère.
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'''La méthanisation'''
  
Elle contribue à la production d'énergie renouvelable : le biogaz produit peut être valorisé de plusieurs façons, comme détaillé ci-dessous.
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La méthanisation est la production de biogaz à partir de "déchets" organiques. Elle présente de nombreux avantages, aussi bien économiques qu'écologiques.  
  
Dans les pays développés, la méthanisation est un enjeux majeur pour la transition énergétique. Les ressources étant diffuses sur le territoire, elle permet une production locale et donc des économies sur le transport et la logistique. Aujourd'hui en France, 160 unités de méthanisation agricoles sont en fonctionnement pour une capacité totale de production de 350 GWh d'électricité et 500 GWh de chaleur, soit l'équivalent de la consommation de 35 000 foyers. Selon les prévisions de l'ADEME, la part du biogaz pourrait fournir 3 à 3,5% de la production d'énergie en 2030. En 2050, la moitié du gaz de réseau pourrait être issue de la méthanisation. Celle-ci représente donc une voie crédible vers une transition énergétique.
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* Elle réduit les volumes de déchets organiques : une méthanisation correctement effectuée est une épuration en elle-même, elle permet de considérablement diminuer la charge polluante des effluents.
  
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* Elle réduit les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre : la fermentation des matières organiques à ciel ouvert (dans les décharges) représente un danger majeur pour l'environnement, puisque des volumes importants de méthane sont relachés dans l'atmosphère.
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* Elle contribue à la production d'énergie renouvelable : le biogaz produit peut être valorisé de plusieurs façons, comme détaillé ci-dessous.
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Dans les pays développés, la méthanisation est un enjeux majeur pour la transition énergétique. Les ressources étant diffuses sur le territoire, elle permet une production locale et donc des économies sur le transport et la logistique. "Aujourd'hui en France, 160 unités de méthanisation agricoles sont en fonctionnement pour une capacité totale de production de 350 GWh d'électricité et 500 GWh de chaleur, soit l'équivalent de la consommation de 35 000 foyers. Selon les prévisions de l'ADEME, la part du biogaz pourrait fournir 3 à 3,5% de la production d'énergie en 2030. En 2050, la moitié du gaz de réseau pourrait être issue de la méthanisation. Celle-ci représente donc une voie crédible vers une transition énergétique." [http://www.scoop.it/t/injection-de-biomethane?page=3&tag=Bio-m%C3%A9thane]
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<!--T:9-->
 
Dans les pays en voie de développement, l'enjeu est tout aussi important : fournir une source de production d'énergie combinée à un moyen de traitement des déchets permettrait à des zones isolées d'atteindre l'autonomie énergétique et l'amélioration des conditions de vie qui va avec. En Afrique par exemple, il est estimé que 68% de la population vit sans installations de cuisine sûres et propres. La cuisson au feu de bois entraîne de nombreux problèmes de santé et accélère la déforestation. Le biogaz pourrait être une voie d'amélioration, à la fois en allégeant la pression sur l'environnement et en améliorant les conditions d'hygiène et de santé de la population.
 
Dans les pays en voie de développement, l'enjeu est tout aussi important : fournir une source de production d'énergie combinée à un moyen de traitement des déchets permettrait à des zones isolées d'atteindre l'autonomie énergétique et l'amélioration des conditions de vie qui va avec. En Afrique par exemple, il est estimé que 68% de la population vit sans installations de cuisine sûres et propres. La cuisson au feu de bois entraîne de nombreux problèmes de santé et accélère la déforestation. Le biogaz pourrait être une voie d'amélioration, à la fois en allégeant la pression sur l'environnement et en améliorant les conditions d'hygiène et de santé de la population.
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'''JIRO Madagascar'''
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C'est à Madagascar que l'équipage de Nomade des Mers a rencontré Hélie Marchand, un français installé à Fianarantsoa depuis 10 ans et fondateur de l'association JIRO et de la SARL Biogasy.
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Il s'est intéressé au biogaz peu après son arrivée, et son étude de faisabilité, en plus de mettre en évidence un certain nombre de problématiques, a tout de suite montré le potentiel de cette technologie à Madagascar :
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* Déforestation de l'environnement par la population, à hauteur de 1.65 ha/hab/an.
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* Conditions de vie difficiles, sans confort, grande pauvreté.
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* L'atmosphère de la cuisine avec le bois de chauffe est toxique pour les yeux et les poumons des familles. D'après l'OMS, cette pratique est à l'origine de 11 000 décès par an à Madagascar.
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* Valorisation faible de la matière organique, et faiblesse des rendements agricoles face à l'ampleur du labeur.
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* L'assainissement inexistant est la cause de nombreux problèmes de santé publique : nuisibles, maladies, mauvaises odeurs...
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<!--T:13-->
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''"Le but de ces installations est de définir les solutions techniques offrant les meilleurs rapports coût/avantage. La production de biogaz domestique est intégrée dans le cycle de la matière donc à son environnement, la matière organique est recyclée en matière première pour produire du biogaz, ce mécanisme biologique décompose la matière, détruit les mauvaises odeurs, les maladies et les parasites et recycle la matière sous forme d’engrais pour les cultures. Ce procédé est reconnu comme pratique de développement durable, il permet de produire une énergie propre et renouvelable. La production de biogaz est une alternative écologique au bois énergie."'' [http://www.jiromadagascar.com/]
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<!--T:14-->
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Il a développé et éprouvé son concept de biodigesteur chez 18 agriculteurs malgaches entre 2007 et 2016.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Materials
 
{{Materials
|Material=La liste suivante donne les matériaux que le Low-Tech Lab a utilisé pour fabriquer son biodigesteur. D'autres matériaux et objets sont utilisables qui rempliront parfaitement la fonction. N'hésitez pas à partager vos choix de matériaux sur cette page !
+
|Material=<translate><!--T:15-->
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La liste suivante donne les matériaux que la SARL Biogasy utilise pour la fabrication de son modèle de biodigesteur. D'autres concepts existent, qui utilisent d'autres matériaux. Ce concept toutefois a fait ses preuves et offre une robustesse et une fiabilité en fonctionnement très satisfaisantes.
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<!--T:16-->
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Voici les matériaux pour un biodigesteur de '''9 mètres cubes'''.
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<!--T:17-->
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* 1 Bâche plastique épaisse
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<!--T:18-->
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* 19 sacs de ciment
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* 4 sachets de Sekalite
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<!--T:19-->
 +
* 3 PVC 20 mm + colliers
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* 8 Coudes PVC 20 mm
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* 3 Manchons PVC 20 mm
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* 3 Té PVC 20 mm
 +
* 1 Vanne PVC 20 mm
 +
 
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<!--T:20-->
 +
* 2 PVC 100 mm
 +
* 1 Coude PVC 100 mm
 +
 
 +
<!--T:21-->
 +
* Réchaud gaz
 +
* Rice cooker
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* 3 Tuyaux gaz + colliers
  
* 1. 1 bidon en plastique 200L avec couvercle étanche
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<!--T:22-->
* 2. 1 sac plastique (type sac poubelle)
+
* 2 Piles
* 3. 1 plaque de cuisson à gaz ou bec benzen
+
 
* 4. 1 bouteille d'eau 1,5L
+
<!--T:23-->
* 5. 1 bouteille d’eau 5L
+
* 10 Cornières métal 30 x 30 x 3 mm
* 6. 1 tuyau d'arrosage (environ 20m)
+
* 2 Pots de peinture antirouille
* 7. 3 raccords PVC ou laiton filetés mâle/femelle 20/27 mm
+
* 1 White Spirit
* 8. 1 raccords PVC ou laiton mâle pour tuyau d'arrosage 20/27mm
+
 
* 9. 1 vanne PVC ou laiton filetée femelle/femelle 27mm
+
<!--T:24-->
* 10. 2 raccord PVC ou laiton en Té femelle pour tuyau d’arrosage
+
* 1 Rouleau de grillage à poule
* 11. Une dizaine d'anneaux sertisseurs en métal
+
* 1 Bobine de fil recuit
* 12. Ruban PTFE et silicone
+
* 1 Bobine de fil électrique + attaches
* 13. Une grande bande de caoutchouc (récupérée sur une chambre à air par exemple)
+
* 6 Tiges fer rond de 6 mm
* 14. Une dizaine de rondelles souples
+
 
|Tools=* Perceuse (avec scie cloche de 29mm)
+
<!--T:25-->
* Scie à métaux
+
* 100 Boulons 6 x 20 mm, tire fond + chevilles
* Cutter
+
* 1 Tube galvanisé
* Jeu de clés plates et à pipe
+
* 1 Laine de fer
 +
* 6 Rondelles
 +
* 1 Buse béton 200 mm
 +
* 6 Planches 1000 x 400 mm
 +
* 2 kg de clous
 +
* 1 Colle PVC
 +
* 3 Tétines gaz</translate>
 +
|Tools=<translate><!--T:26-->
 +
* Matériel de maçonnerie
 +
* Disqueuse
 +
* Un pinceau plat
 +
* Jeu de clés plates et à pipe</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Separator}}
 
{{Separator}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Fonctionnement
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_Schémas bio-digesteur.jpg
|Step_Content='''Participez à la veille technique, partagez vos liens intéressants dans l'espace de discussion ou ajoutez les ici.'''
+
|Step_Picture_01=Biodigesteur_biodigesteur.jpg
 +
|Step_Title=<translate><!--T:27--> Fonctionnement</translate>
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|Step_Content=<translate><!--T:28-->
 +
'''Participez à la veille technique, partagez vos liens intéressants dans l'espace de discussion ou ajoutez les ici.'''
  
  
La méthanisation est un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). Elle peut avoir lieu naturellement (marais, décharges…) ou peut être mise en œuvre volontairement grâce à un équipement approprié.
+
<!--T:29-->
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La méthanisation, ou production de biogaz, est un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). Elle peut avoir lieu naturellement (marais, décharges…) ou peut être mise en œuvre volontairement grâce à un équipement approprié.
  
 +
<!--T:30-->
 
Elle produit un gaz dit « biogaz » composé principalement de méthane CH4 (50 à 70%) et de dioxyde de carbone CO2.  
 
Elle produit un gaz dit « biogaz » composé principalement de méthane CH4 (50 à 70%) et de dioxyde de carbone CO2.  
 
Le méthane contenu dans le biogaz présente un intérêt énergétique.
 
Le méthane contenu dans le biogaz présente un intérêt énergétique.
 
La réaction produit aussi un résidu appelé digestat (bacteries, matière organique non dégradée et minéraux) qu’il est ensuite possible de valoriser en tant que fertilisant.
 
La réaction produit aussi un résidu appelé digestat (bacteries, matière organique non dégradée et minéraux) qu’il est ensuite possible de valoriser en tant que fertilisant.
  
 +
<!--T:31-->
 
Le biogaz produit peut être valorisé de différentes manières :
 
Le biogaz produit peut être valorisé de différentes manières :
 
*Par la production d’électricité et de chaleur (cogénération) ;
 
*Par la production d’électricité et de chaleur (cogénération) ;
Ligne 64 : Ligne 146 :
 
*Par la transformation en carburant (raffinage).
 
*Par la transformation en carburant (raffinage).
  
La méthanisation peut être effectuée à toutes les échelles, aussi bien à celle d’une ville dans des centrales de plusieurs méga Watts, qu’à celle plus modeste d’un foyer pour produire, par exemple, de l’énergie pour la cuisson ou le chauffage. Elle présente un réel intérêt pour les zones isolées et ayant une activité agricole, car elle permet de combiner la production d’énergie et le traitement des déchets.
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<!--T:32-->
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La méthanisation peut être effectuée à toutes les échelles, aussi bien à celle d’une ville dans des centrales de plusieurs méga Watts [https://www.lenergieenquestions.fr/methalandes-la-plus-grosse-unite-de-methanisation-de-france-en-chantier/], qu’à celle plus modeste d’un foyer pour produire, par exemple, de l’énergie pour la cuisson ou le chauffage. Elle présente un réel intérêt pour les zones isolées et ayant une activité agricole, car elle permet de combiner la production d’énergie et le traitement des déchets.
  
Ce tutoriel donne une façon de fabriquer un biodigesteur domestique. Il en existe bien d’autres dans d’autres proportions avec des matériaux différents, mais celui-ci a été simplifié au maximum pour permettre une reproduction par le plus grand nombre.
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<!--T:33-->
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Ce tutoriel donne une façon de fabriquer un biodigesteur domestique. Il en existe bien d’autres dans d’autres proportions avec des matériaux différents, mais celui-ci est le fruit des 10 ans d'expérience d'Hélie Marchand et a été éprouvé par 18 agriculteurs malagasy entre 2007 et 2016. Sa réalisation est complexe mais il offre une robustesse et une fiabilité très satisfaisantes.
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<!--T:34-->
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'''Sur les plans, toutes les distances sont en mètres.'''
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<!--T:35-->
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'''Rappel : Ce biodigesteur ne répond pas aux normes internationales relative à la production, au traitement, à l'épuration et à l'utilisation du biogaz. Prenez garde à vérifier les lois en vigueur dans le pays concerné avant d'entreprendre la construction de ce biodigesteur.'''</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Digesteur
+
|Step_Title=<translate><!--T:36--> Surface et terrassement</translate>
|Step_Content=Percer le couvercle du bidon en son centre à l'aide de la scie cloche de 29mm.
+
|Step_Content=<translate><!--T:37-->
Le fût en plastique servira de digesteur. Le trou percé dans cette étape servira de sortie au gaz produit dans le digesteur.
+
Le site d’implantation du biodigesteur doit se trouver à proximité de la cuisine, du lieu d’élevage et de la source d’alimentation en eau. Il sera déterminé, en concertation avec les habitants, pour assurer le bon fonctionnement du biodigesteur.  
Couvrir le filetage mâle d’un raccord (6) de ruban PTFE pour assurer l'étanchéité du montage. Le visser dans la partie femelle de la vanne (8). Le plastique du couvercle du fût doit être coincé entre les deux. Ce montage assurera un raccord rigide sur le couvercle du bidon.
 
Rq : On ajoutera des joints (13) de chaque côté du couvercle pour assurer une meilleure étanchéité.
 
  
Visser un adaptateur pour tuyau d'arrosage (7) sur l'autre prise femelle de la vanne (8).
+
<!--T:38-->
 +
La surface nécessaire pour la construction du biodigesteur est de 11 m2 environ :
 +
* 1 m2 est nécessaire pour la construction du bac d’alimentation, celui-ci ne demande pas de terrassement, car sa position doit surplomber le réservoir principal afin d’assurer un écoulement gravitaire. Un emplacement sera aménagé pour le tube PVC de 100 mm de diamètre servant à l’alimentation.
 +
* 7 m2 sont nécessaires pour l’implantation du réservoir principal, le terrassement se fera sur une surface 1,2 m x 7,2 m afin de laisser un espace à l’édification des parois (donc 9 m2 au total).
 +
* 1 m2 supplémentaire est nécessaire au bout du réservoir principal pour installer les bacs de trop-plein et de collecte du digestat.
 +
 
 +
<!--T:39-->
 +
Suivant le volume du biodigesteur calculé, suivant la quantité de matière organique à traiter, la profondeur du terrassement va varier d’1 mètre à 1,5 mètre.
 +
Une fouille de 20 cm de large sur 5 cm de hauteur sera creusée le long des parois de l’excavation, c’est l’emplacement de la semelle en béton qui va servir de fondation aux parois du Biodigesteur.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Conduites
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_digesteur_9m3.jpg
|Step_Content=Couper le tuyau d'arrosage en plusieurs tronçons :
+
|Step_Title=<translate><!--T:40--> Maçonnerie</translate>
* 2 tronçons de 2m de long ;
+
|Step_Content=<translate><!--T:41-->
* 3 tronçons de 40cm de long ;
+
La semelle en béton (5 cm d’épaisseur sur 20 cm de large) est coulée dans le fond de l’excavation au niveau de la base des futures parois du biodigesteur.
* 1 tronçon avec le reste.
+
Sur cette fondation, les parois du biodigesteur sont montées en brique (épaisseur de 10cm). A mi-hauteur et au niveau de la surface du liquide, deux cerclages en béton armé (fer à béton Ø 6) font le tour des parois du biodigesteur.
 +
 
 +
<!--T:42-->
 +
La dalle en béton est coulée dans le fond du biodigesteur avec une pente de 3% (correspond à 1,35°), afin d’assurer un bon écoulement de la matière vers la buse de sortie, une fois la matière digérée.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Réservoir
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_but_s_et_guides.png
|Step_Content=Effectuer un raccord étanche entre un morceau de tuyau de 40cm et le sac plastique (2) à l'aide de bandes de caoutchouc, et scotcher le tout pour faire un raccord bien solide et bien étanche.  
+
|Step_Title=<translate><!--T:43--> Guides et butées</translate>
 +
|Step_Content=<translate><!--T:44-->
 +
Six butés en fer cornière seront scellées dans les parois en brique afin de supporter la structure qui va capter le biogaz, elles seront situées à 60 cm sous le niveau théorique du liquide dans le réservoir principal. Le niveau du biodigesteur est fixé à partir du niveau du trop-plein.
  
Le sac plastique fait office de réservoir à gaz.
+
<!--T:45-->
 +
Six tubes de galvanisés de 20 mm de diamètre et de 70 cm de long vont servir au guidage de la structure de captage du biogaz. Ils sont scellés verticalement sur 30 cm dans le béton dans la longueur du biodigesteur. Ils vont servir de guide pour la structure de captage.
 +
 
 +
<!--T:46-->
 +
Les guides et les butés sont coulés dans le béton au même niveau sur la longueur du biodigesteur, c’est-à-dire au milieu, et dans les quatre angles.
 +
 
 +
<!--T:47-->
 +
Les parois seront remblayées avec du sable humide afin d’absorber les mouvements saisonniers de la latérite.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Valve de sécurité
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_sch_ma_r_gul_pression.png
|Step_Content=Déboucher la bouteille d'eau de 5L et y encastrer un morceau de tuyau de 20cm.
+
|Step_Picture_01=Biodigesteur_VALVE_SECU.png
Le raccord n'a pas besoin d'être étanche, puisque cette bouteille sert simplement de valve de sécurité : en cas de surpression dans le circuit, le gaz s'échappera simplement à travers l'eau de la bouteille.
+
|Step_Title=<translate><!--T:48--> Sortie de gaz</translate>
Remplir la bouteille d’eau.
+
|Step_Content=<translate><!--T:49-->
 +
La sortie gaz (tuyau PVC diamètre 20 mm) est placé à 5 cm sous le niveau des butés afin d’éviter tout contact avec la structure. Le tuyau de sortie du biogaz est positionné perpendiculairement par rapport à la paroi.  
 +
 
 +
<!--T:50-->
 +
Ce tuyau est en pente vers la valve de sécurité (angle d’inclinaison >20°). En effet, de l’eau peut se condenser dans le réseau biogaz ; l’inclinaison de la sortie biogaz permet d’éviter que cette eau stagne dans le réseau et empêche le cheminement du biogaz.  
 +
 
 +
<!--T:51-->
 +
Cette valve de sécurité est placée dans une structure maçonnée de dimension suffisante pour garantir l’accessibilité de la valve de sécurité. Cette structure maçonnée sera couverte pour éviter tout accident de plain-pied.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Piège à flamme
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_d_tail_entr_e.png
|Step_Content=Percer un trou dans le bouchon de la bouteille d'eau d'1,5L à l'aide d'un cutter. Le diamètre du trou doit correspondre au diamètre extérieur du tuyau d'arrosage.
+
|Step_Title=<translate><!--T:52--> Entrée</translate>
Encastrer un tronçon de 40cm dans le bouchon, de façon à ce que l'extrémité soit à environ 5cm du fond de la bouteille.
+
|Step_Content=<translate><!--T:53-->
 +
Un tuyau PVC diamètre 100 mm est mis en place dans la paroi au niveau de l’entrée de la matière organique. Ce tuyau part du fond du bac d’alimentation pour arriver au fond du biodigesteur (angle d’inclinaison >45°). Sa partie inférieure dépasse de la paroi, le tuyau est biseauté afin de faciliter l’écoulement du chargement.
  
Percer un trou sur le côté de la bouteille en partie haute à l'aide d'un cutter. Il doit aussi correspondre au diamètre extérieur du tuyau d'arrosage. Ce tronçon de tuyau ne doit pas venir toucher celui encastré dans le bouchon ! Raccorder le tuyau d’arrivée de gaz de la gazinière (3) au trou fraîchement percé.  
+
<!--T:54-->
 +
Pour fondation, une semelle de béton de 5cm d’épaisseur est coulée sur l'emplacement du bac d'entrée.
 +
Le bac d’entrée est placé à 15 cm au-dessus du niveau de référence afin d’assurer l’écoulement gravitaire du chargement. Le bac est un carré de section 50 cm avec une profondeur de 80 cm monté en brique (épaisseur 10 cm).</translate>
 +
}}
 +
{{Tuto Step
 +
|Step_Picture_00=Biodigesteur_d_tail_sortie.png
 +
|Step_Title=<translate><!--T:55--> Sortie</translate>
 +
|Step_Content=<translate><!--T:56-->
 +
Au niveau de la sortie du biodigesteur, une buse ciment de diamètre 200 mm va permettre l’évacuation du digestat. Elle est placée horizontalement à 60 cm du fond du biodigesteur pour connecter la cuve principale et le trop plein. Une fois les tuyaux de sortie et d’entrée positionnés, les bacs d’alimentation et de trop-plein peuvent être réalisés.
  
La bouteille d'eau fait office de « piège à flamme » : en cas de retour de flamme, elle empêchera le feu de remonter jusqu'au réservoir.
+
<!--T:57-->
Faire des raccords bien étanches !
+
Pour fondation, une semelle de béton de 5cm d’épaisseur est coulée sur l'emplacement du bac de sortie.
  
Remplir à moitié la bouteille d’eau.
+
<!--T:58-->
 +
Le bac de sortie ou bac de trop-plein est de section carré de 0,7 m de côté et d’une profondeur de 1,15 mètre. Le niveau du liquide dans le biodigesteur est fixé par le trop plein. Le niveau du trop-plein est à 1 mètre par rapport au fond du bac de sortie. Le bac de sortie est connecté au bac principal par la buse de 200 mm.
 +
 
 +
<!--T:59-->
 +
Le bac de trop plein se déverse dans un bac de stockage de dimension 50 cm de long sur 40 cm de large et de 60 cm de profondeur.</translate>
 
}}
 
}}
 
{{Tuto Step
 
{{Tuto Step
|Step_Title=Raccords finaux
+
|Step_Title=<translate><!--T:60--> Enduit et finitions</translate>
|Step_Content=Faire les raccords entre les différents éléments avec les tronçons de tuyau restants :
+
|Step_Content=<translate><!--T:61--> Trois couches d’enduit (mortier + hydrofuge en poudre de type « sikalite ») sont nécessaires pour assurer l’étanchéité du biodigesteur. Le dosage de l’enduit est 1 volume de ciment pour 2 de sable. La sikalite est mélangée au ciment, 1 kg pour 50 kg de ciment. Avant la pose de la première couche d’enduit la paroi est mouillée avec de l’eau.</translate>
*1. Du digesteur (1) vers le Té A ;
+
}}
*2. Du réservoir (2) vers le Té A ;
+
{{Tuto Step
*3. Du Té A vers le piège à flamme (4) ;
+
|Step_Picture_00=Biodigesteur_r_seau_gaz.jpg
*4. Du piège à flamme (4) vers le Té B ;
+
|Step_Picture_01=Biodigesteur_VALVE_SECU.png
*5. Du bulleur (5) vers le Té B ;
+
|Step_Picture_02=Biodigesteur_d_tail_vanne_arr_t.png
*6. Du Té B vers la gazinière (3).
+
|Step_Title=<translate><!--T:62--> Réseau biogaz</translate>
 +
|Step_Content=<translate><!--T:63-->
 +
La distance entre le biodigesteur et la cuisine doit être la plus courte possible afin d’éviter les pertes de charge dans le réseau de biogaz. La distance maximale (longueur + hauteur) entre le biodigesteur et la cuisine est de 20 mètres.  
  
Fixer les tuyaux aux raccords avec les anneaux sertisseurs. On pourra rajouter du silicone sur toutes les zones de raccord pour assurer l’étanchéité du réseau.
+
<!--T:64-->
 +
Le réseau de biogaz est réalisé à partir de tuyau en PVC de 20 mm. Il comprend l'équipement suivant :
 +
 
 +
<!--T:65-->
 +
* Une valve de sécurité est posée au point le plus bas du réseau afin de collecter l’eau issue de la condensation dans le réseau. Un regard en brique est réalisé autour de la valve de sécurité. Ce regard sera de dimension suffisante pour garantir l’accessibilité de la valve de sécurité (contrôle possible de la bouteille assurant la garde d’eau). Il sera couvert pour éviter tout accident de plain-pied.
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* Trois vannes d’arrêt sont positionnées sur le réseau de biogaz. La première (vanne d’arrêt) est située après la valve de sécurité, et sera facilement visible et accessible de l’extérieur pour interrompre l’arrivée du biogaz en cas d’incident, la deuxième et la troisième à l’intérieur de la cuisine avant la lampe au biogaz et avant la cuisinière.
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* Un manomètre (tube en U en PVC 20 mm) et la vanne d’arrêt sont installés sur le réseau entre le biodigesteur et la cuisine.
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* Au niveau de l’équipement de valorisation réchaud et lampe, une réduction du diamètre du tuyau est réalisée avec une tétine gaz afin d’arriver sur un diamètre de tuyau de 10mm.
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* Un filtre H2S (laine de fer) est positionné sur le réseau afin d’épurer le biogaz et de limiter la corrosion des pièces métalliques, et d’empêcher tout retour éventuel de flamme de la cuisinière vers le biodigesteur.</translate>
 
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{{Tuto Step
 
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|Step_Title=Remarques
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|Step_Title=<translate><!--T:66--> Test d'étanchéité eau/gaz</translate>
|Step_Content=Nous voulions utiliser une chambre à air de camion pour faire le réservoir à la base, mais nous avons eu des problèmes pour effectuer un raccord étanche avec le tuyau ;
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|Step_Content=<translate><!--T:67-->
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Après 24 h de séchage de l’enduit, le biodigesteur est rempli d’eau afin de tester l’étanchéité des parois du biodigesteur.
  
Il est conseillé de mettre le sac plastique (réservoir) dans un petit bidon ou une boite pour le protéger et éviter qu’il ne se perce ;
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<!--T:68-->
Les matériaux cités dans ce tuto ne sont pas exhaustifs : n’importe quel conteneur peut servir de digesteur, même un sac plastique ferait l’affaire. Pour le réservoir, tout conteneur souple peut être utilisé. A vous de faire preuve d’imagination avec ce que vous avez sous la main !
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Le réseau de biogaz est testé à l’air comprimé (20 mbar), le manomètre permet de vérifier l’étanchéité du système.</translate>
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|Step_Title=<translate><!--T:69--> Structure de captage</translate>
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La structure de captage est réalisée en fer cornière de 30 x 3 mm. Deux couches d’antirouille sont appliquées sur la structure en cornières métalliques.
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Les dimensions de la structure de captage suivent celle du biodigesteur. Un plancher est posé sur le fer cornière, il supporte le contrepoids (empilement de briques) nécessaire à la pressurisation du biogaz (20 mbar) à l’intérieur du système de captage.
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<!--T:72-->
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La bâche est découpée avec une forme arrondie aux extrémités et les bords sont cousus pour former une doublure afin d’assurer une meilleure résistance à la traction exercée par le biogaz lors de son stockage.</translate>
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{{Tuto Step
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|Step_Title=<translate><!--T:73--> Chargement</translate>
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|Step_Content=<translate><!--T:74-->
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Le digestat est un mélange des matières organiques à méthaniser et d'eau (en proportion 1/4 environ). De l’eau va compléter le volume jusqu’au niveau du trop-plein qui fixe le niveau du liquide dans le biodigesteur.
  
'''Sécurité !''' Nous ne le dirons jamais assez, nous « jouons » là avec du gaz hautement inflammable et donc potentiellement dangereux. Les sécurités fournies ici suffisent à prévenir un accident important, mais veillez à bien respecter ces quelques conseils :
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<!--T:75-->
* Faire des raccords bien étanches pour éviter toute fuite de gaz ;
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La structure de captage est alors placée dans le biodigesteur. Les briques servant de contre poids (lestage) sont disposées sur la partie supérieure du système de captage une fois que la structure est remontée sous l’action du biogaz, soit après un laps de temps compris entre 2 et 7 jours suivant les conditions de température et la nature du chargement.</translate>
* Placer le digesteur et le réservoir dans un endroit bien ventilé ;
 
* On peut ajouter de la paille de fer dans le tuyau allant à la gazinière pour éviter les retours de flamme ;
 
* Placer la gazinière à au moins 20m du réservoir.
 
 
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|Step_Title=<translate><!--T:76--> Utilisation</translate>
|Step_Content=Qu’est-ce qu’on met dedans ?
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Qu’est-ce qu’on met dedans ?
  
Deux types de méthanisations existent : la voie sèche et la voie humide. Chacune comporte ses avantages et ses inconvénients, qui ne seront pas détaillés ici mais que vous pouvez trouver ici : http://www.bio-thorey.fr/methaniseur/comparaison-voie-seche-voie-humide.html
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<!--T:78-->
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Deux types de méthanisations existent : la voie sèche et la voie humide. Chacune comporte ses avantages et ses inconvénients, qui ne seront pas détaillés ici mais que vous pouvez trouver ici : [http://www.bio-thorey.fr/methaniseur/comparaison-voie-seche-voie-humide.html Comparaison voie sèche / voie humide]
 
Le choix de la voie dépend des intrants à disposition : dans le cas d’effluents d’élevage tels que le lisier de porc, on a une matière très humide, alors que dans le cas de matières végétales comme le maïs ou le gazon, on aura plutôt tendance à aller vers la voie sèche. Sachez bien ce que vous mettez dans votre digesteur et vous saurez quelle méthode choisir !
 
Le choix de la voie dépend des intrants à disposition : dans le cas d’effluents d’élevage tels que le lisier de porc, on a une matière très humide, alors que dans le cas de matières végétales comme le maïs ou le gazon, on aura plutôt tendance à aller vers la voie sèche. Sachez bien ce que vous mettez dans votre digesteur et vous saurez quelle méthode choisir !
La quantité de biogaz produite dépend aussi de la matière organique à disposition : certaines matières comme le maïs ont un grand pouvoir méthanogène, et d’autres comme le lisier de porc en ont un faible.
 
Nous avons choisi la voie humide. Notre mélange est le suivant :
 
* 40% de lisier de porc : il est peu méthanogène mais contient les bactéries nécessaires à la réaction  ;
 
* 30% de déchets de maïs : il est très fortement méthanogène ;
 
* 30% d’eau.
 
  
Les ingrédients mélangés, on referme le couvercle du digesteur, on ouvre la vanne du réservoir, et on attend ! Après quelques semaines, le mélange devrait commencer à produire du gaz et le réservoir devrait se gonfler.
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<!--T:79-->
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Ce système est développé pour de la méthanisation en voie humide.
  
Dans le cas contraire, vérifiez les raccords à la recherche d’une fuite.
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<!--T:80-->
Niveau maintenance, on pourra fermer la vanne et ouvrir le digesteur régulièrement pour mélanger le digestat et éviter que des croutes ne se forment en surface et ne bloquent le gaz. Le sulfure d’hydrogène (H2S) contenu dans le gaz peut en outre corroder les raccords et la gazinière s’ils sont en métal.
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La quantité de biogaz produite dépend aussi de la matière organique à disposition : certaines matières comme le maïs ont un grand pouvoir méthanogène, et d’autres comme le lisier de porc en ont un faible.
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Voici un tableau comparatif des pouvoirs méthanogènes connus : [http://www.bio-e-co.fr/tinymcefilemanager/file/2013-06-17_09-11-44_potentiel_methanogene.pdf Substrats pour installation de biométhanisation]</translate>
 
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|Step_Title=Retour sur expérience
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|Step_Title=<translate><!--T:81--> Remarques</translate>
|Step_Content=Nous avons rencontré quelques difficultés à l'utilisation :
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* Les raccords ne sont pas étanches et nécessitent un petit coup de silicone pour ne pas qu'il y ai de fuites.
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Dans beaucoup de pays, une installation de méthanisation doit faire l'objet d'une autorisation ou d'une déclaration, et doit respecter un certain nombre de normes nationales et internationales pour pouvoir être mise en fonctionnement. En France par exemple, toute installation de méthanisation, peu importe sa taille, est soumise à la réglementation ICPE n° 2781 (ce biodigesteur devra en France faire l'objet d'une déclaration). Par ailleurs, les intrants peuvent aussi être soumis à des réglementations, dans le cas de sous-produits animaux par exemple.
* Par mesure de sécurité, le digesteur a été placé à l'extérieur. Nous avons donc eu quelques problèmes de température du digestat. La réaction est optimale à partir de 37°C, et cette température est difficilement atteignable. Nous avons isolé le digesteur avec de la toile de jute, mais la température à l'intérieur du digesteur reste faible. Une solution possible serait d'enterrer le digesteur.
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Vérifiez donc bien les lois en vigueur dans le pays concerné avant la fabrication, pour ne pas vous faire surprendre par les autorités.</translate>
 
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Pour les intéressés, les points suivants peuvent être creusés :
  
* Le circuit général est assez complexe et a des parties fragiles (typiquement le réservoir en sac poubelle) : qu'est ce qui pourrait être plus simple ?
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* Quel est le mélange optimal pour produire un maximum de biogaz ?
 
* Quel est le mélange optimal pour produire un maximum de biogaz ?
* Comment faire un système low-tech pour intégrer le biogaz dans une maison en toute sécurité ?
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* Comment faire un système low-tech pour intégrer le biogaz dans une maison en toute sécurité ?</translate>
 
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Ce tutoriel est le fruit du travail d'Hélie Marchand, fondateur de JIRO Madagascar et de la SARL Biogasy, toutes deux basées à Fianarantsoa. Toutes les informations et contacts sur le projet et l'association sont disponibles ici : [http://www.jiromadagascar.com/ Jiro - Le biogaz pour un développement durable à Madagascar]
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*https://fr.wikipedia.org/wiki/Biodigesteur
 
*http://agriculture.gouv.fr/un-methaniseur-comment-ca-marche-video
 
*http://agriculture.gouv.fr/un-methaniseur-comment-ca-marche-video
 
*http://www.pseau.org/sites/default/files/fichiers/haiti/2011_02_28_colloque/6_biodigesteur.pdf
 
*http://www.pseau.org/sites/default/files/fichiers/haiti/2011_02_28_colloque/6_biodigesteur.pdf
Ligne 171 : Ligne 330 :
 
*https://decroissons.wordpress.com/2013/08/22/produire-son-propre-biogaz-les-plans/
 
*https://decroissons.wordpress.com/2013/08/22/produire-son-propre-biogaz-les-plans/
 
*http://www.instructables.com/id/Biogas-at-home-Cheap-and-Easy/?ALLSTEPS
 
*http://www.instructables.com/id/Biogas-at-home-Cheap-and-Easy/?ALLSTEPS
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Version actuelle datée du 22 octobre 2019 à 16:03

Prototype de avatarLow-tech Lab | Catégories : Énergie

Biodigesteur mati re premi re.png

Introduction

Ce tutoriel est le fruit du travail d'Hélie Marchand à Madagascar. Toutes les informations sur le projet JIRO Madagascar sont disponibles dans les liens en fin de tuto !


La méthanisation

La méthanisation est la production de biogaz à partir de "déchets" organiques. Elle présente de nombreux avantages, aussi bien économiques qu'écologiques.

  • Elle réduit les volumes de déchets organiques : une méthanisation correctement effectuée est une épuration en elle-même, elle permet de considérablement diminuer la charge polluante des effluents.
  • Elle réduit les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre : la fermentation des matières organiques à ciel ouvert (dans les décharges) représente un danger majeur pour l'environnement, puisque des volumes importants de méthane sont relachés dans l'atmosphère.
  • Elle contribue à la production d'énergie renouvelable : le biogaz produit peut être valorisé de plusieurs façons, comme détaillé ci-dessous.

Dans les pays développés, la méthanisation est un enjeux majeur pour la transition énergétique. Les ressources étant diffuses sur le territoire, elle permet une production locale et donc des économies sur le transport et la logistique. "Aujourd'hui en France, 160 unités de méthanisation agricoles sont en fonctionnement pour une capacité totale de production de 350 GWh d'électricité et 500 GWh de chaleur, soit l'équivalent de la consommation de 35 000 foyers. Selon les prévisions de l'ADEME, la part du biogaz pourrait fournir 3 à 3,5% de la production d'énergie en 2030. En 2050, la moitié du gaz de réseau pourrait être issue de la méthanisation. Celle-ci représente donc une voie crédible vers une transition énergétique." [1]

Dans les pays en voie de développement, l'enjeu est tout aussi important : fournir une source de production d'énergie combinée à un moyen de traitement des déchets permettrait à des zones isolées d'atteindre l'autonomie énergétique et l'amélioration des conditions de vie qui va avec. En Afrique par exemple, il est estimé que 68% de la population vit sans installations de cuisine sûres et propres. La cuisson au feu de bois entraîne de nombreux problèmes de santé et accélère la déforestation. Le biogaz pourrait être une voie d'amélioration, à la fois en allégeant la pression sur l'environnement et en améliorant les conditions d'hygiène et de santé de la population.


JIRO Madagascar

C'est à Madagascar que l'équipage de Nomade des Mers a rencontré Hélie Marchand, un français installé à Fianarantsoa depuis 10 ans et fondateur de l'association JIRO et de la SARL Biogasy.

Il s'est intéressé au biogaz peu après son arrivée, et son étude de faisabilité, en plus de mettre en évidence un certain nombre de problématiques, a tout de suite montré le potentiel de cette technologie à Madagascar :

  • Déforestation de l'environnement par la population, à hauteur de 1.65 ha/hab/an.
  • Conditions de vie difficiles, sans confort, grande pauvreté.
  • L'atmosphère de la cuisine avec le bois de chauffe est toxique pour les yeux et les poumons des familles. D'après l'OMS, cette pratique est à l'origine de 11 000 décès par an à Madagascar.
  • Valorisation faible de la matière organique, et faiblesse des rendements agricoles face à l'ampleur du labeur.
  • L'assainissement inexistant est la cause de nombreux problèmes de santé publique : nuisibles, maladies, mauvaises odeurs...

"Le but de ces installations est de définir les solutions techniques offrant les meilleurs rapports coût/avantage. La production de biogaz domestique est intégrée dans le cycle de la matière donc à son environnement, la matière organique est recyclée en matière première pour produire du biogaz, ce mécanisme biologique décompose la matière, détruit les mauvaises odeurs, les maladies et les parasites et recycle la matière sous forme d’engrais pour les cultures. Ce procédé est reconnu comme pratique de développement durable, il permet de produire une énergie propre et renouvelable. La production de biogaz est une alternative écologique au bois énergie." [2]

Il a développé et éprouvé son concept de biodigesteur chez 18 agriculteurs malgaches entre 2007 et 2016.

Matériaux

La liste suivante donne les matériaux que la SARL Biogasy utilise pour la fabrication de son modèle de biodigesteur. D'autres concepts existent, qui utilisent d'autres matériaux. Ce concept toutefois a fait ses preuves et offre une robustesse et une fiabilité en fonctionnement très satisfaisantes.

Voici les matériaux pour un biodigesteur de 9 mètres cubes.

  • 1 Bâche plastique épaisse
  • 19 sacs de ciment
  • 4 sachets de Sekalite
  • 3 PVC 20 mm + colliers
  • 8 Coudes PVC 20 mm
  • 3 Manchons PVC 20 mm
  • 3 Té PVC 20 mm
  • 1 Vanne PVC 20 mm
  • 2 PVC 100 mm
  • 1 Coude PVC 100 mm
  • Réchaud gaz
  • Rice cooker
  • 3 Tuyaux gaz + colliers
  • 2 Piles
  • 10 Cornières métal 30 x 30 x 3 mm
  • 2 Pots de peinture antirouille
  • 1 White Spirit
  • 1 Rouleau de grillage à poule
  • 1 Bobine de fil recuit
  • 1 Bobine de fil électrique + attaches
  • 6 Tiges fer rond de 6 mm
  • 100 Boulons 6 x 20 mm, tire fond + chevilles
  • 1 Tube galvanisé
  • 1 Laine de fer
  • 6 Rondelles
  • 1 Buse béton 200 mm
  • 6 Planches 1000 x 400 mm
  • 2 kg de clous
  • 1 Colle PVC
  • 3 Tétines gaz

Outils

  • Matériel de maçonnerie
  • Disqueuse
  • Un pinceau plat
  • Jeu de clés plates et à pipe

Étape 1 - Fonctionnement

Participez à la veille technique, partagez vos liens intéressants dans l'espace de discussion ou ajoutez les ici.


La méthanisation, ou production de biogaz, est un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). Elle peut avoir lieu naturellement (marais, décharges…) ou peut être mise en œuvre volontairement grâce à un équipement approprié.

Elle produit un gaz dit « biogaz » composé principalement de méthane CH4 (50 à 70%) et de dioxyde de carbone CO2. Le méthane contenu dans le biogaz présente un intérêt énergétique. La réaction produit aussi un résidu appelé digestat (bacteries, matière organique non dégradée et minéraux) qu’il est ensuite possible de valoriser en tant que fertilisant.

Le biogaz produit peut être valorisé de différentes manières :

  • Par la production d’électricité et de chaleur (cogénération) ;
  • Par la production de chaleur seule ;
  • Par l’injection dans les réseaux de gaz naturel ;
  • Par la transformation en carburant (raffinage).

La méthanisation peut être effectuée à toutes les échelles, aussi bien à celle d’une ville dans des centrales de plusieurs méga Watts [3], qu’à celle plus modeste d’un foyer pour produire, par exemple, de l’énergie pour la cuisson ou le chauffage. Elle présente un réel intérêt pour les zones isolées et ayant une activité agricole, car elle permet de combiner la production d’énergie et le traitement des déchets.

Ce tutoriel donne une façon de fabriquer un biodigesteur domestique. Il en existe bien d’autres dans d’autres proportions avec des matériaux différents, mais celui-ci est le fruit des 10 ans d'expérience d'Hélie Marchand et a été éprouvé par 18 agriculteurs malagasy entre 2007 et 2016. Sa réalisation est complexe mais il offre une robustesse et une fiabilité très satisfaisantes.

Sur les plans, toutes les distances sont en mètres.

Rappel : Ce biodigesteur ne répond pas aux normes internationales relative à la production, au traitement, à l'épuration et à l'utilisation du biogaz. Prenez garde à vérifier les lois en vigueur dans le pays concerné avant d'entreprendre la construction de ce biodigesteur.



Étape 2 - Surface et terrassement

Le site d’implantation du biodigesteur doit se trouver à proximité de la cuisine, du lieu d’élevage et de la source d’alimentation en eau. Il sera déterminé, en concertation avec les habitants, pour assurer le bon fonctionnement du biodigesteur.

La surface nécessaire pour la construction du biodigesteur est de 11 m2 environ :

  • 1 m2 est nécessaire pour la construction du bac d’alimentation, celui-ci ne demande pas de terrassement, car sa position doit surplomber le réservoir principal afin d’assurer un écoulement gravitaire. Un emplacement sera aménagé pour le tube PVC de 100 mm de diamètre servant à l’alimentation.
  • 7 m2 sont nécessaires pour l’implantation du réservoir principal, le terrassement se fera sur une surface 1,2 m x 7,2 m afin de laisser un espace à l’édification des parois (donc 9 m2 au total).
  • 1 m2 supplémentaire est nécessaire au bout du réservoir principal pour installer les bacs de trop-plein et de collecte du digestat.

Suivant le volume du biodigesteur calculé, suivant la quantité de matière organique à traiter, la profondeur du terrassement va varier d’1 mètre à 1,5 mètre. Une fouille de 20 cm de large sur 5 cm de hauteur sera creusée le long des parois de l’excavation, c’est l’emplacement de la semelle en béton qui va servir de fondation aux parois du Biodigesteur.

Étape 3 - Maçonnerie

La semelle en béton (5 cm d’épaisseur sur 20 cm de large) est coulée dans le fond de l’excavation au niveau de la base des futures parois du biodigesteur. Sur cette fondation, les parois du biodigesteur sont montées en brique (épaisseur de 10cm). A mi-hauteur et au niveau de la surface du liquide, deux cerclages en béton armé (fer à béton Ø 6) font le tour des parois du biodigesteur.

La dalle en béton est coulée dans le fond du biodigesteur avec une pente de 3% (correspond à 1,35°), afin d’assurer un bon écoulement de la matière vers la buse de sortie, une fois la matière digérée.




Étape 4 - Guides et butées

Six butés en fer cornière seront scellées dans les parois en brique afin de supporter la structure qui va capter le biogaz, elles seront situées à 60 cm sous le niveau théorique du liquide dans le réservoir principal. Le niveau du biodigesteur est fixé à partir du niveau du trop-plein.

Six tubes de galvanisés de 20 mm de diamètre et de 70 cm de long vont servir au guidage de la structure de captage du biogaz. Ils sont scellés verticalement sur 30 cm dans le béton dans la longueur du biodigesteur. Ils vont servir de guide pour la structure de captage.

Les guides et les butés sont coulés dans le béton au même niveau sur la longueur du biodigesteur, c’est-à-dire au milieu, et dans les quatre angles.

Les parois seront remblayées avec du sable humide afin d’absorber les mouvements saisonniers de la latérite.




Étape 5 - Sortie de gaz

La sortie gaz (tuyau PVC diamètre 20 mm) est placé à 5 cm sous le niveau des butés afin d’éviter tout contact avec la structure. Le tuyau de sortie du biogaz est positionné perpendiculairement par rapport à la paroi.

Ce tuyau est en pente vers la valve de sécurité (angle d’inclinaison >20°). En effet, de l’eau peut se condenser dans le réseau biogaz ; l’inclinaison de la sortie biogaz permet d’éviter que cette eau stagne dans le réseau et empêche le cheminement du biogaz.

Cette valve de sécurité est placée dans une structure maçonnée de dimension suffisante pour garantir l’accessibilité de la valve de sécurité. Cette structure maçonnée sera couverte pour éviter tout accident de plain-pied.



Étape 6 - Entrée

Un tuyau PVC diamètre 100 mm est mis en place dans la paroi au niveau de l’entrée de la matière organique. Ce tuyau part du fond du bac d’alimentation pour arriver au fond du biodigesteur (angle d’inclinaison >45°). Sa partie inférieure dépasse de la paroi, le tuyau est biseauté afin de faciliter l’écoulement du chargement.

Pour fondation, une semelle de béton de 5cm d’épaisseur est coulée sur l'emplacement du bac d'entrée. Le bac d’entrée est placé à 15 cm au-dessus du niveau de référence afin d’assurer l’écoulement gravitaire du chargement. Le bac est un carré de section 50 cm avec une profondeur de 80 cm monté en brique (épaisseur 10 cm).




Étape 7 - Sortie

Au niveau de la sortie du biodigesteur, une buse ciment de diamètre 200 mm va permettre l’évacuation du digestat. Elle est placée horizontalement à 60 cm du fond du biodigesteur pour connecter la cuve principale et le trop plein. Une fois les tuyaux de sortie et d’entrée positionnés, les bacs d’alimentation et de trop-plein peuvent être réalisés.

Pour fondation, une semelle de béton de 5cm d’épaisseur est coulée sur l'emplacement du bac de sortie.

Le bac de sortie ou bac de trop-plein est de section carré de 0,7 m de côté et d’une profondeur de 1,15 mètre. Le niveau du liquide dans le biodigesteur est fixé par le trop plein. Le niveau du trop-plein est à 1 mètre par rapport au fond du bac de sortie. Le bac de sortie est connecté au bac principal par la buse de 200 mm.

Le bac de trop plein se déverse dans un bac de stockage de dimension 50 cm de long sur 40 cm de large et de 60 cm de profondeur.




Étape 8 - Enduit et finitions

Trois couches d’enduit (mortier + hydrofuge en poudre de type « sikalite ») sont nécessaires pour assurer l’étanchéité du biodigesteur. Le dosage de l’enduit est 1 volume de ciment pour 2 de sable. La sikalite est mélangée au ciment, 1 kg pour 50 kg de ciment. Avant la pose de la première couche d’enduit la paroi est mouillée avec de l’eau.

Étape 9 - Réseau biogaz

La distance entre le biodigesteur et la cuisine doit être la plus courte possible afin d’éviter les pertes de charge dans le réseau de biogaz. La distance maximale (longueur + hauteur) entre le biodigesteur et la cuisine est de 20 mètres.

Le réseau de biogaz est réalisé à partir de tuyau en PVC de 20 mm. Il comprend l'équipement suivant :

  • Une valve de sécurité est posée au point le plus bas du réseau afin de collecter l’eau issue de la condensation dans le réseau. Un regard en brique est réalisé autour de la valve de sécurité. Ce regard sera de dimension suffisante pour garantir l’accessibilité de la valve de sécurité (contrôle possible de la bouteille assurant la garde d’eau). Il sera couvert pour éviter tout accident de plain-pied.
  • Trois vannes d’arrêt sont positionnées sur le réseau de biogaz. La première (vanne d’arrêt) est située après la valve de sécurité, et sera facilement visible et accessible de l’extérieur pour interrompre l’arrivée du biogaz en cas d’incident, la deuxième et la troisième à l’intérieur de la cuisine avant la lampe au biogaz et avant la cuisinière.
  • Un manomètre (tube en U en PVC 20 mm) et la vanne d’arrêt sont installés sur le réseau entre le biodigesteur et la cuisine.
  • Au niveau de l’équipement de valorisation réchaud et lampe, une réduction du diamètre du tuyau est réalisée avec une tétine gaz afin d’arriver sur un diamètre de tuyau de 10mm.
  • Un filtre H2S (laine de fer) est positionné sur le réseau afin d’épurer le biogaz et de limiter la corrosion des pièces métalliques, et d’empêcher tout retour éventuel de flamme de la cuisinière vers le biodigesteur.


Étape 10 - Test d'étanchéité eau/gaz

Après 24 h de séchage de l’enduit, le biodigesteur est rempli d’eau afin de tester l’étanchéité des parois du biodigesteur.

Le réseau de biogaz est testé à l’air comprimé (20 mbar), le manomètre permet de vérifier l’étanchéité du système.

Étape 11 - Structure de captage

La structure de captage est réalisée en fer cornière de 30 x 3 mm. Deux couches d’antirouille sont appliquées sur la structure en cornières métalliques.

Les dimensions de la structure de captage suivent celle du biodigesteur. Un plancher est posé sur le fer cornière, il supporte le contrepoids (empilement de briques) nécessaire à la pressurisation du biogaz (20 mbar) à l’intérieur du système de captage.

La bâche est découpée avec une forme arrondie aux extrémités et les bords sont cousus pour former une doublure afin d’assurer une meilleure résistance à la traction exercée par le biogaz lors de son stockage.




Étape 12 - Chargement

Le digestat est un mélange des matières organiques à méthaniser et d'eau (en proportion 1/4 environ). De l’eau va compléter le volume jusqu’au niveau du trop-plein qui fixe le niveau du liquide dans le biodigesteur.

La structure de captage est alors placée dans le biodigesteur. Les briques servant de contre poids (lestage) sont disposées sur la partie supérieure du système de captage une fois que la structure est remontée sous l’action du biogaz, soit après un laps de temps compris entre 2 et 7 jours suivant les conditions de température et la nature du chargement.

Étape 13 - Utilisation

Qu’est-ce qu’on met dedans ?

Deux types de méthanisations existent : la voie sèche et la voie humide. Chacune comporte ses avantages et ses inconvénients, qui ne seront pas détaillés ici mais que vous pouvez trouver ici : Comparaison voie sèche / voie humide Le choix de la voie dépend des intrants à disposition : dans le cas d’effluents d’élevage tels que le lisier de porc, on a une matière très humide, alors que dans le cas de matières végétales comme le maïs ou le gazon, on aura plutôt tendance à aller vers la voie sèche. Sachez bien ce que vous mettez dans votre digesteur et vous saurez quelle méthode choisir !

Ce système est développé pour de la méthanisation en voie humide.

La quantité de biogaz produite dépend aussi de la matière organique à disposition : certaines matières comme le maïs ont un grand pouvoir méthanogène, et d’autres comme le lisier de porc en ont un faible. Voici un tableau comparatif des pouvoirs méthanogènes connus : Substrats pour installation de biométhanisation

Étape 14 - Remarques

Dans beaucoup de pays, une installation de méthanisation doit faire l'objet d'une autorisation ou d'une déclaration, et doit respecter un certain nombre de normes nationales et internationales pour pouvoir être mise en fonctionnement. En France par exemple, toute installation de méthanisation, peu importe sa taille, est soumise à la réglementation ICPE n° 2781 (ce biodigesteur devra en France faire l'objet d'une déclaration). Par ailleurs, les intrants peuvent aussi être soumis à des réglementations, dans le cas de sous-produits animaux par exemple.

Vérifiez donc bien les lois en vigueur dans le pays concerné avant la fabrication, pour ne pas vous faire surprendre par les autorités.

Étape 15 - Des idées ?

Pour les intéressés, les points suivants peuvent être creusés :

  • Quel est le mélange optimal pour produire un maximum de biogaz ?
  • Comment faire un système low-tech pour intégrer le biogaz dans une maison en toute sécurité ?

Notes et références

Ce tutoriel est le fruit du travail d'Hélie Marchand, fondateur de JIRO Madagascar et de la SARL Biogasy, toutes deux basées à Fianarantsoa. Toutes les informations et contacts sur le projet et l'association sont disponibles ici : Jiro - Le biogaz pour un développement durable à Madagascar

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