Aliments fermentés - produits laitiers animaux maison

Tutorial de avatarAlice (Lilou) M-D | Catégories : Alimentation, Santé

Introduction

Les aliments fermentés sont des aliments qui ont été transformés par des micro-organismes: bactéries, levures, champignons. Ce processus s'effectue souvent sans oxygène, en milieu anaérobique. Les microbes se multiplient normalement en présence d'oxygène. Mais lorsqu'ils en sont privés, ils luttent en fabriquant des molécules pour prendre l'avantage sur les microbes concurrents: alcool, acide lactique, acide acétique. Cela donne lieu à divers types de fermentation: lactique, alcoolique, acétique, etc... Même si nous avons parfois tendance à l'oublier, de nombreux aliments du quotidien sont en réalité fermentés: pain, fromages, yaourts, choucroute, saucisson, vin, bière... La liste est longue. Et cela tombe bien puisque leurs effets sont bénéfiques pour la santé ! Elles facilitent la digestion, participent au bon fonctionnement de l’intestin, sont sources de vitamines et de minéraux, renforcent notre système immunitaire...

Autant de bonnes raisons d'en consommer de manière régulière (attention à ne pas manger que ça pour autant!)

Nous vous donnons ici plusieurs recettes de fermentations de produits laitiers animaux pour que vous puissiez essayer à la maison !

Pour en savoir plus sur les fermentations je vous invite à regarder, télécharger et diffuser le recueil issu du sommet français sur les fermentations de 2020 qui regroupe des interventions de scientifiques, chef.fe.s cuisinier.e.s et des recettes variées. Il se trouve juste en dessous dans la partie "Fichiers" du tutoriel.

Matériaux

Pour les yaourts

  • Lait entier
  • yaourt ou ferments
  • bocaux en verre
  • yaourtière ou cocotte large
  • thermomètre de cuisson

Outils

Pour les fromages

  • kéfir ou présure ou autre ferment
  • lait entier
  • bocal
  • étamine ou passoire fine
  • moules type faisselle ou petites passoires
  • sel
  • thermomètre de cuisson
  • présure

Étape 1 - Règles d'hygiènes pour tout produit laitier cru

Il n'est pas nécessaire de travailler dans un champ stérile lorsqu'il s'agit de fermentation mais il est crucial d'être le plus propre possible.

Travaillez sur un plan de travail nettoyé (si besoin/possible aseptisé au vinaigre blanc ou à l'alcool). Utilisez des ustensiles et récipients propres, lavés à l'eau chaude (ou passés au lave-vaisselle), manipulez avec des mains propres et essuyez-les avec un torchon PROPRE... bien entendu.

Étape 2 - Mise au clair sur l'appelation yaourt

En France il est obligatoire de respecter plusieurs critères pour appeler son produit « yaourt ». Il faut que le produit final contienne obligatoirement ces deux bactéries lactiques (a minima) vivantes : Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus. Le produits au bifidus et autres bactéries n’ont pas le droit à ce nom (ex : activia, actimel), de même que les yaourts ayant subi un traitement thermique tuant les bactéries avant la vente du produit. On trouve des noms du genre « dessert lacté, spécialité fromagère, gourmandise laitière… ». Si le mot yaourt n’est pas écrit en toute lettre sur le produit, c’est que ce n’en est pas… Et donc qu’il ne contient pas les probiotiques nécessaires pour produire des yaourt maison chez vous.


Autre information importante : les yaourts et fromages ayant été fermentés ils ont naturellement peu de lactose. Suivant le niveau d'intolérance, on peut donc en consommer sans difficulté. Par contre, un lait sans lactose ne peut pas donner de yaourt ou de fromage par fermentation, car il manque le sucre nécessaire au fonctionnement des microorganismes. Pour des yaourts 100% sans lactose voici une recette.




Étape 3 - Les outils indispensables pour commencer

Commencer par bien choisir son lait ! Le mieux pour réussir ses yaourts et obtenir une belle texture est de prendre du lait entier cru de ferme, c-a-d non écrémé ni pasteurisé/stérilisé, bref un lait vivant. Il se trouve au rayon frais du supermarché, en vente directe ou sur les marchés, attention il se conserve au frigo 1 semaine max. Les autres laits du commerce peuvent être utilisés mais donneront des résultats moins satisfaisants, les pires étant le lait écrémé UHT). Pour les personnes qui souhaitent un yaourt + riche en protéine on peut ajouter un peu de lait en poudre (optionnel) mais attention, contrairement aux idées reçues ça ne le rendra pas plus ferme. Si on utilise du lait entier de ferme on peut écrémer tout ou une partie pour s’en servir pour autre chose, ou le garder tel quel, les yaourts seront aussi fermes… Ce qui n’est pas le cas en utilisant un lait demi-écrémé du commerce (procédés différents). Pour écrémer le lait : le laisser reposer au moins 24h et la crème remonte à la surface, enlever à la petite cuillère. On peut récupérer entre 10 et 12cl de crème par litre de lait fermier.


Un thermomètre de cuisine : obligatoire pour trouver les bonnes températures adaptées au lancement de vos bactéries (trop chaud elles meurent, trop froid elles ne travailleront pas).


Des pots : pas obligatoire de prendre des pots spécialement faits pour les yaourts même s’il est dit que les pots en céramique marchent mieux. On évitera le plastique pour ne pas trop manger de microparticules libérées par la chaleur et polluer la planète. Le plus simple est de réutiliser des bocaux en verre (type pesto, gingembre japonais, tapenade) pas trop grand si on veut des portions individuelles, ou au contraire immense, tout est une question de choix personnel. L’idée est par contre d’avoir des pots de même allure afin de faciliter une fabrication homogène, mais ça marche aussi avec des gabarits différents.


Une yaourtière… Ou système D ! Il existe aujourd’hui une grande gamme de yaourtières électriques +/- hightech et chères, mais rappelons-nous qu’il y a quelques décennies toutes les familles produisaient leurs yaourts, sans investir et sans électricité ! Préférons donc le système D. Le plus simple est de prendre une grande casserole, marmite ou cocotte puis de l’enrober de plein de couvertures afin de la rendre quasi isotherme et allonger dans le temps la baisse de température. Sinon, on peut aussi utiliser un grand thermos ou une glacière.


Des ferments lactiques, avec au minimum ces deux bactéries : Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus. Pour les trouver on peut : 

- Acheter des ferments spécialisés en pharmacie ou en ligne (ex : laboratoire Yalacta)   

- Acheter un yaourt du commerce (avec la vraie appellation yaourt)       

- Acheter des compléments alimentaires probiotiques en pharmacie (en vérifiant que les microorganismes contenus fonctionnent pour produire des yaourts)

Étape 4 - Faire ses yaourts en système D, repiquage et cocotte

1L de lait = 1L de yaourt, il n’y a aucune perte. Pour les plus pressé.e.s il est possible de faire ses yaourts en 3h30, 30min de préparation (en comptant le refroidissement) et 3h d’incubation (+ un peu de temps au frais, c’est quand même meilleur).


Contrairement à ce que l’on pense, pas besoin de mettre un yaourt entier pour refaire une tournée d’un litre, 3 cuillères à café bombées ou 1 grosse cuillère à soupe suffit. En mettre plus ne rendra pas les yaourts plus fermes et ne les fera pas prendre plus vite. Attention, contrairement aux ferments en sachets, les yaourts du commerce ne peuvent pas se réutiliser aussi longtemps. Au bout de quelques dizaines de fois le ferment va dégénérer : devenir acide et gluant. Vous pouvez racheter un yaourt pour repartir avec une souche neuve ou choisir une autre solution.


Etapes à suivre pour toute confection de yaourt :        

  1.   Faire chauffer le lait dans une casserole (en touillant régulièrement pour éviter la formation de peau et de brûler le lait) jusqu’à le faire bouillir (environ 85°C). Cela permet de tuer certaines bactéries potentiellement indésirables.
  2. Une fois la formation de mousse, baisser le feu (feu doux) pour garder le lait autour de 80°C entre 15-20 minutes (on peut directement refroidir mais plus on laisse chauffer plus le yaourt sera ferme) afin d’aider à la formation de protéines longues, donnant le maillage ferme.        
  3. Laisser refroidir jusqu’à atteindre 55°C. Si on est pressé poser la casserole dans un saladier d’eau froide, en parallèle verser de l’eau bouillante dans la cocotte (voir point suivant). Ajouter les cuillères de yaourt à la casserole de lait et mélanger avec un fouet pour homogénéiser. L’ensemencement doit se faire entre 60°C et 45°C (attention éviter d’aller à 60°C car risque de tuer les bactéries par mégarde et donne un yaourt très acide). Verser le mélange dans des petits pots (sans mettre de couvercle).        
  4. Déposer les yaourts dans la cocotte en ayant au préalablement versé de l’eau bouillante dedans afin de faire monter la température du récipient et obtenir une eau à 55-60°C au moment d’y déposer les yaourts. Bien fermer la cocotte et enrober de nombreuses couvertures pour garder la chaleur et avoir une baisse de la température douce. Il est important que la température descende graduellement et ne remonte pas, sinon cela affecte la texture.           
  5. Laisser au moins 3h, facilement toute la nuit. Suivant la température externe et votre envie de texture on peut laisser plus de 3h afin d’avoir plus de fermeté et plus d’acidité. Il est impossible avec cette méthode de faire surfermenter ses yaourts.              
  6. Tadaaa les yaourts ont pris ! Un petit liquide peut s’être formé dessus, le petit lait. Il peut se manger, ou se conserver pour aider au démarrage d’autres fermentations.


Une fois vos yaourts produits vous pouvez les conserver 7-10j au frigo. Pensez à en garder un de côté si vous souhaitez faire un autre repiquage pour votre prochaine fournée de yaourts maison. Pour les autres fournées on peut réutiliser un de ses yaourts, à condition qu’il ait moins de 6 jours, s’il est plus vieux la texture sera moins intéressante, plus gluante et il faudra plusieurs fournées en respectant bien les 6 jours d’écart pour retrouver un ferment bien actif. Plus vous gardez longtemps les yaourts plus ils auront tendance à s'acidifier, à vous de voir ce que vous préférez. Il est tout à fait possible d'aromatiser ses yaourts pendant ou après le passage en cocotte (plus simple après) en y ajoutant de la vanille, des sirops, de la confiture... L'imagination est sans limite.

Étape 5 - Faire ses yaourts avec des ferments du commerce et une yaourtière électrique

Les ferments en poudre sont des mélanges de bactéries déshydratées. On peut trouver des ferments français par le laboratoire Yalacta en pharmacie, ou en acheter en supermarché de la marque Alsa. Mais ces derniers ont tendance à mettre des informations fausses sur l’emballage alors je m’en méfie. Par exemple, ils disent qu’on ne peut pas réutiliser le ferment d’un yaourt à l’autre et que les yaourts ne se conservent qu’une semaine au frigo… C’est doublement faux, on peut repiquer ses yaourts plusieurs centaines de fois et plus d’un mois au frigo (et résistent en dehors du frigo d’ailleurs (ayant été inventés avant les frigos). On en trouve aussi en ligne, la marque NatAli est très bien.


Pour la première fournée utilisez une dose diluée dans un petit peu de lait à température ambiante puis mélangez une fois que la température du lait a refroidi à 55°C. Pour les autres fournées on peut réutiliser un de ses yaourts, à condition qu’il ait moins de 6 jours, s’il est plus vieux la texture sera moins intéressante, plus gluante et il faudra plusieurs fournées en respectant bien les 6 jours d’écart pour retrouver un ferment bien actif. On peut faire plusieurs centaines de fournées avec la même dose de départ, on change lorsque la texture devient gluante ou le goût trop acide.


Si vous avez une yaourtière électrique les températures sont un peu différentes. L’ensemencement se fait à 55°C réels (donc verser le lait dans les pots à 57°C, légère perte au contact des pots froids). Déposer dans la yaourtière et brancher en réglant sur 55°C (vérifiez de temps en temps avec un thermomètre), ils seront prêts en 3h et bien fermes au bout de 5-7h.

Étape 6 - Faire ses yaourts avec des compléments alimentaires

L’avantage de certains probiotiques compléments alimentaires et ferments c’est qu’ils contiennent une grande diversité de microorganismes… Et peuvent souvent fermenter plusieurs choses. Par exemple, le probiotique « Bioprotus 7000 » associe 7 ferments lactiques lyophilisés et des prébiotiques (fibres). Utilisé à la base pour faciliter la digestion et rééquilibrer la flore intestinale il peut aussi permettre la fabrication de yaourts, fromages, avec du lait animal, végétal y compris sans soja ! Le blog Cfaitmaison l’a testé et cela semble être une réussite, on trouve plusieurs sites web qui disent qu’il est tout à fait indiqué de l’utiliser comme ça.

Pour l’utiliser il suffit de verser le contenu d’un sachet de 5g par litre de lait animal ou végétal, à 40°C.
Probiotique yaourt.png

Étape 7 - Faire un yaourt/fromage blanc express sans ferment

Pour avoir un fromage blanc top chrono, sans passer par une fermentation on peut le faire cailler avec un élément acide.

Faire chauffer 50cl de lait 2 min à la casserole ou 20 secondes au micro-ondes et y verser ensuite quelques gouttes de jus de citron. Ce mélange fera cailler le lait en fromage frais. Conservez ensuite le mélange dans un saladier fermé au frigo, une fois refroidi vous pouvez déguster !




Étape 8 - Faire un yaourt à boire au kéfir de lait

Voir le tutoriel dédié au kéfir de lait à boire en cliquant ici : Boissons fermentées - Kéfir, kombucha et vinaigres




Étape 9 - Faire du fromage "frais" à partir de kéfir de lait

Après avoir fait son kéfir à boire comme indiqué dans l'autre tutoriel on laisse le kéfir s’épaissir et le petit lait se séparer du laitage.

Astuce pour récupérer les grains facilement les mettre dans un petit sachet en nylon : une fois la séparation du petit lait visible on dépose le fromage frais dans une passoire recouverte d’un filtre à café ou d’un linge et on laisse s’égoutter environ 6h. Le petit lait peut être utilisé pour lancer d’autres fermentations.

Après ce temps on obtient un fromage frais de type faisselle / fromage blanc que l’on peut consommer sucré ou salé (il sera légèrement naturellement plus sucré que ceux du commerce).


1L de lait = 500g de fromage blanc environ pour du lait entier, il faut plus de lait s’il est écrémé mais ça fonctionne.

On peut ajouter quelques cuillérées de crème fraîche au kéfir avant de l'égoutter pour avoir un résultat plus crémeux.


Pour avoir ce qui ressemble à un petit crottin de fromage frais on laisse l’égouttage se faire sur plusieurs jours. Ensuite on moule le fromage pour lui donner une forme et on laisse encore affiner légèrement au frigo (6j d'après Cfaitmaison) ou à température ambiante (pour que ce soit plus rapide, mais bien le protéger des insectes !)    

On peut en faire des variantes avec des noix, des fruits séchés, des herbes (inspiration boursin ail et fines herbes)…




Étape 10 - Affiner son fromage

Une fois le fromage frais produit à partir de kéfir ou par de la présure et des bactéries lactiques l'affinage est similaire. Si on prolonge plus longtemps le filtrage, qu'on le laisse égoutter deux jours au lieu d'un, il devient plus épais, un peu plus acide aussi. En l'égouttant tous les jours et en retournant la masse, en la salant légèrement sur les deux faces, on obtient un fromage à consistance de plus en plus épaisse et dure, pas vraiment sec, au goût plus prononcé, assez proche du fromage italien dit "stracchino".             


Pour obtenir un fromage sec, il faut le mettre dans un endroit aéré, frais mais non humide. On peut également y ajouter des herbes au début.      

   

Pour obtenir un fromage à pâte dure 2 options, après avoir obtenu un fromage sec

  • Le presser avec une presse à fromage et laisser mûrir entre 2 et 6 semaines dans un endroit frais et ventilé dans un bocal ouvert. Une fois par jour, il faut sortir le fromage et le retourner. Pour éviter la prolifération de moisissures en surface, on peut appliquer du vinaigre ou de l'huile d'olive.
  • Le sécher (si on n’a pas de presse). Placer le fromage dans un linge avec du sel et le pendre plusieurs jours. Il faut ouvrir la mousseline chaque jour et asperger le fromage avec un mélange de vinaigre/huile d'olive pour éviter la propagation de moisissure en surface. Laissez mûrir quelques semaines dans un lieu frais et ventilé.

Le fromage dur - fait avec la presse à fromage - peut être placé dans de l'eau fortement salée (où on aura ajouté du sel jusqu'au moment où il ne se dissout plus). Laissez 2 semaines au frigo. Et on obtient du fromage dur à râper style parmesan. (N'utilisez pas le fromage séché dans la mousseline car il s'effriterait dans la solution saline).


Voici plusieurs recettes pas-à-pas de fromage affinés crémeux à partir de kéfir de lait :

Étape 11 - Faire sa faisselle / fromage frais à la présure et aux bactéries mésophiles

Article illustré de NiCruNiCuit ici


Afin de réaliser une coagulation plus rapide et obtenir un fromage frais plus ferme qu'un yaourt il est nécessaire d'utiliser de la présure (achetée en pharmacie ou en grande surface à côté des yaourts ou des aides patisserie). La présure est une enzyme, la chymosine, tirée de la caillette du veau (un de ses estomacs). Il existe aussi de la présure végétale : le suc de figuier, la grassette, certains chardons, mais il est plus difficile de s'en procurer. Très peu de présure est nécessaire pour produire du fromage : 1 à 3 gouttes par litre de lait suffisent amplement.Plus vous en mettez plus la prise sera rapide et la consistance ferme/granuleuse, mais trop et cela devient caoutchouteux.


Pour donner un fromage qui a du gout la présure ne suffit pas. Un lait emprésuré va coaguler mais le fromage sera insipide. Pour lui donner du gout il est nécessaire d'y apporter des bactéries qui travaillent à température ambiantes "mésophiles", celles du yaourt sont "thermophiles" car elles sont actives à haute température.


Plusieurs possibilités pour obtenir des bactéries mésophiles :

  • Réutiliser le petit lait d'un fromage frais du commerce, de préférence fermier ou artisanal
  • Réutiliser le petit lait d'un kéfir de lait
  • Réutiliser un peu de liquide de lactofermentation (attention, il peut apporter un gout de légume)
  • Utiliser la méthode "express" en faisant cailler un peu de lait avec un liquide acide (ex: jus de citron) avec quelques gouttes de présures, récupérer le petit lait et le laisser "maturer" 48h à 20°C dans un bocal.
  • Acheter un ferment mésophile dans le commerce (les entreprises Yalacta et NatAli en proposent).

Dans toutes les options ci-dessus SAUF celle des ferments du commerce on ajoutera ensuite la présure (les sachets du commerce contiennent souvent déjà de la présure, pensez à vérifier).


Avec 1L de lait de vache entier cru on obtient 500g de fromage blanc et 500g de petit lait en moyenne. Plus le lait est écrémé moins vous aurez de fromage. Plus l'égouttage est long plus le fromage est concentré et petit, de la taille d'un crottin de chèvre.


La recette pour 1L de lait cru entier :

  • 1 cuillère à soupe de petit lait (ou de ferment)
  • 1 à 3 gouttes de présure selon la température (plus il fait chaud moins la présure est nécessaire)
  • Un grand récipient de plus d'1L pour mélanger
  • Plusieurs moules à faisselle ou étamines pour égoutter + une soucoupe pour récupérer le petit lait
  • 1 grande cuillère / louche
  • 1 grand couteau

Maturation : Si le lait a plus de 24h après la traite il n'est pas nécessaire de faire la maturation. Si le lait est très frais, versez le lait dans un récipient et couvrez d'une assiette. Laissez maturer à température ambiante fraiche (15-20°C) pendant 12-24h afin que le lait s'acidifie et que les bactéries naturellement présentes dans le lait commencent à travailler.


Ajoutez ensuite le petit lait (sauf si vous utilisez un ferment du commerce) et mélangez.


Emprésurage : Faites tiédir le lait vers 38-40°C (température interne de la vache). Ajoutez les gouttes de présure et mélangez bien. Laissez à température ambiante. La coagulation prend entre 24h et 48h suivant la température et la dose de présure.


Coupe du caillé : Lorsque le lait sest solidifié et que le liquide clair surnage (petit lait) coupez en croisillon avec un grand couteau afin de favoriser la remontée du petit lait


Remplissage des faisselles : Mettre le moule à faisselle dans une soucoupe pour récupérer le petit lait. Avec une grosse cuillère ou louche remplir le moule de caillé. Attendez que le caillé s'agoute et continuez à remplir au fur et à mesure que le niveau descend. Remplissez jusqu'en haut, remettez du caillé jusqu'à ce que le niveau se stabilise.

Laissez ensuite le fromage s'agouter jusqu'à la texture désirée.

Étape 12 - Faire sa mozzarella

Pour environ 200g de mozzarella

  • 2L de lait cru entier de bufflonne ou de vache
  • 2 doses de ferment mésophile (ou 4 cuillères à soupe de petit lait)
  • 1/4 de cuillère à café (ou 3-6 gouttes) de présure
  • 50g de sel
  • 1 thermomètre de cuisson
  • 1 long couteau
  • 1 écumoire + grand saladier
  • 1 moule à fromage de la taille d'un camembert


Ensemencement : Après avoir laissé maturé le lait (s'il a moins de 24h après la traite), chauffez le lait à 32°C et ajouter le ferment/petit lait. Couvrez et laissez incuber 1h en maintenant à température.


Emprésurage : Ajoutez la présure préalablement diluée dans 5cl d'eau. Mélangez soigneusement et laissez reposer encore 11h minimum, toujours à 32°C. Attendez de voir le lait se solidifier et le petit lait remonter.


Coupe du caillé : Toujours à 32°C, coupez le caillé avec un grand couteau en cubes d'environ 2cm. Mélangez délicatement pour faire remonter plus de petit lait. Remuez toutes les 5 min pendant 30-60 min jusqu'à ce que le caillé s'affermisse et prenne la texture d'un oeuf poché. A ce moment là, laissez reposer 10 min afin de que caillé tombe au fond. Videz le petit-lait et gardez le de côté.

Maturation : Transférez le caillé dans le moule et laissez reposer 1h jusqu'à ce que les grains s'agglomèrent. Démoulez le fromage et plongez-le dans le petit lait réservé, couvrir et laisser fermenter 8 à 12h à 20°C minimum. Testez la maturité du caillé : chauffez de l'eau à 66°c et plongez un petit morceau de caillé pendant 1 min puis étirez-le. S'il s'étire facilement en long fil, il est prêt. S'il se casse attendez encore 1h et recommencez.

Mise en forme : Lorsque le caillé est prêt préparez une grande cassrole d'eau entre 66-70°C. A côté, dans un petit saladier dissoudre 50g de sel dans 1L de petit lait. Submergez le caillé dans l'eau chaude pendant 15 min. Sotrez-le avec une écumoire, il doit être soyeux et maléable. Etirez le fromage et roulez-le sur lui-même en boule puis replongez-le 5 min dans l'eau chaude. Recommencez l'opération : étirez et roulez sur lui-même et imergez-le 2-3 min dans l'eau chaude. Formez une boule serrée en repliant les bords par dessous et en pinçant pour lui donner sa forme finale. Plongez le fromage aussitôt dans la saumure de petit-lait et laissez-le refroidir.

Conservation : Les italiens la consomment le jour-même et ne la conservent surtout pas au frigo. Elle se conserve dans sa saumure à température ambiante 3-4 jours.




Étape 13 - Recettes de fromages pour réutiliser le surplus de petit lait

Le petit lait est riche en protéines, sels minéraux et pauvre en matières grasses. Il est difficile à évacuer dans les stations d'épurations. Si traditionnellement il est donné aux animaux (porcs, chats, chiens, parfois aux laitiers s'ils aiment), il est possible de chercher à en tirer à nouveau un peu de fromage avant de le jeter.


Les recettes de NiCruNiCuit permettent d'essayer de faire de la ricotta ou des fromages de type sérac ici : https://nicrunicuit.com/faire/fermenter/comment-faire-de-la-ricotta/

Notes et références

Si vous souhaitez en savoir plus sur la réalisation de produits laitiers maison et des recettes aux 4 coins du globe je vous recommande le livre de NiCruNiCuit : Fromages et laitages naturels faits maisons, Marie-Claire Frédéric et Guillaume Stutin, éditions Alternatives. 46 recettes et explications illustrées pas à pas pour seulement 13.50€. Vous pouvez en lire quelques pages ici.


D’autres laitages à partir de lait animal (petit suisse, au kombucha, laits fermentés traditionnels des 4 coins du monde…) : http://www.cfaitmaison.com/laitage/laitage-intro.html


Pour plus d'inspirations de recettes et des cours de fermentations n'hésitez pas à suivre ShiraBio, Ferment'Nation et à explorer l'incroyable site (et livres) de Marie-Claire Frédéric, anthropologue et cheffe de cuisine fascinée par les fermentations du monde : Ni cru ni cuit

Il existe d'ailleurs plusieurs groupes facebook de passionnés de fermentations, je vous recommande ceux-ci


Pour retrouver de nombreuses recettes, ferments et outils pour fermenter à la maison voici le site de l'entreprise Fairment, organisatrice du Sommet sur les fermentations : https://fairment.com


D'autres références incontournables sont dans les premières pages du fichier joint à ce tutoriel.


Si vous souhaitez voir plus de tutoriels sur les fermentations n'hésitez pas à regarder :

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